Au Maroc, plusieurs initiatives voient le jour pour l’abolition de la peine de mort.
Son exécution est suspendue, mais les juges prononcent toujours la sentence.
Le débat s’anime de plus en plus autour de l’abolition de la peine de mort.
A quelques jours de la Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée le 10 octobre, un webinaire a été justement organisé pour débattre de cette problématique.
Lors de cet évènement, Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a indiqué que «notre attachement est de défendre le droit à la vie et de soutenir toutes les initiatives nationales de l'abolition de la peine de mort. Son exécution est certes suspendue au Maroc, mais les juges prononcent toujours cette sentence».
«Nous plaidons pour le moratoire universel relatif à la peine de mort, se basant sur la mise en œuvre de l'article 20 de la loi constitutionnelle marocaine. Nous avons agi aujourd’hui auprès des législateurs des deux Chambres afin de pouvoir abolir la peine de mort», ajoute-t-elle.
Il a été question également lors de ce débat de rappeler les avancées qui ont été réalisées jusqu’ici en matière d’abolition de la peine de mort dans le monde.
En effet, d’après les chiffres avancés par Mohamed Ahdaf, de la Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM), «140 pays sur 198 ont aboli la peine de mort et ce chiffre est amené à progresser.
Au Maroc, tous les gouvernements qui se sont succédé vont dans cette tendance et aspirent à réduire les textes de lois conduisant à la peine de mort. Nous sommes passés de 15 à 6 textes».
Pour sa part, Alessio Cappellani, chef de délégation adjoint, délégation de l’Union européenne au Maroc, a exprimé son satisfecit de voir l’émergence et la forte mobilisation dans le monde contre la peine de mort.
«Nul ne peut être condamné à la peine de mort et les 27 Etats européens souscrivent à cette valeur cardinale. Nous sommes heureux de constater qu'au niveau universel, cette voie est de plus en plus suivie, et plusieurs pays suppriment la peine de mort, comme le Tchad et les Etats-Unis», fait-elle savoir.
Badr Chaou