La nouvelle variante du coronavirus n'affecte pas les vaccins développés jusqu'à présent, a assuré mardi le directeur du laboratoire de biotechnologie médicale à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi.
"Le coronavirus obéit à sa propre dynamique en tant qu'organisme vivant qui s'adapte aux pressions extérieures et se développe avec son environnement à travers des mutations", a expliqué Azeddine Ibrahimi lors d'un webinaire sur "Les enjeux de vaccination contre le Coronavirus au Maroc", organisé par le Policy Center for the New South (PCNS), dans le cadre de son "Débat du mardi".
Il n'est pas prouvé que la nouvelle variante du virus soit plus mortelle car elle n'affecte pas la structure protéique du virus, a dit le virologue, affirmant de ce fait que "les vaccins développés jusqu'à présent garderont leur efficacité contre ce virus".
Quant à l'éventualité de l'entrée au Maroc de ce nouveau variant, Ibrahimi a indiqué que le laboratoire de biotechnologie a analysé les génomes en se référant à la banque de données, confirmant que cette "mutation britannique" n'a pas été trouvée.
Concernant la prochaine campagne de vaccination contre le coronavirus au Maroc, Ibrahimi, qui est également le directeur du projet "Genoma", a salué l'engagement effectif de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans cette opération, notant que le Maroc a acquis 10 millions de doses du vaccin "Sinopharm", et prévoit d'en acquérir encore 17 millions de doses d'AstraZeneca.
Dans ce contexte, "le Maroc a adopté une approche proactive tout en prenant en compte l'aspect logistique qui comprend le stockage, la distribution et la vaccination", a tenu à préciser le virologue marocain.
En ce qui concerne les priorités de vaccination, Ibrahimi a indiqué que l'accent sera d'abord mis sur les catégories les plus vulnérables, tout en excluant les personnes de moins de 18 ans, faisant savoir qu' "à la fin mai et début juin, on prévoit "l'arrivée d'une nouvelle génération de vaccins".
Il a, en outre, relevé que les vaccins actuels, testés au Maroc sur 600 personnes, n'ont pas présenté des effets secondaires importants, ajoutant qu'"après le lancement du processus de vaccination massive, "nous entrerons dans une autre phase dans le développement du vaccin, qui est la pharmacovigilance".
Par ailleurs, Ibrahimi a souligné qu'aucun citoyen ne peut être contraint de prendre un médicament ou de se faire vacciner, appelant plutôt à sensibiliser les citoyens à la nécessité de se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres, en particulier les personnes vulnérables, soulignant qu'il s'agit en premier lieu de l'esprit de citoyenneté. L'objectif en est la protection des autres et la préservation de la santé et de l'économie du Royaume.
S'attardant sur la place qu'occupe le Maroc dans l'industrie pharmaceutique, Ibrahimi a regretté l'absence de plateformes pour le développement des vaccins au Maroc, faisant savoir qu'il existe une possible coopération avec la société allemande "Merck" pour la création d'une plateforme nationale qui pourrait développer des vaccins localement dans un proche avenir.
Le professeur a conclu en insistant que la vigilance doit rester de mise, même après le début de la campagne de vaccination au niveau national. "Tous les citoyens doivent respecter les mesures de précaution et de prévention, telles que le port du masque, la distanciation physique et l'utilisation des gèles hydroalcooliques".