Rien ne peut arrêter Omicron. Il est peut-être temps que les gouvernants en prennent conscience. La limitation des interactions sociales à travers des mesures restrictives drastiques n’y changera rien. Omicron se propage de façon exponentielle partout où il apparaît.
Après le premier cas Omicron détecté au Maroc le 15 décembre, ce sont 26 nouvelles contaminations qui ont été annoncées par les autorités 6 jours plus tard (26 décembre), en plus de 46 cas suspects.
Nous l’avions déjà dit dans ces colonnes dès l’apparition du premier cas : actuellement, Omicron se propage sournoisement à vitesse grand V dans le territoire national. Et il sera bien difficile de le contenir, puisqu’il avance masqué, s’apparentant souvent à un banal rhume.
Est-ce pour autant qu’il va falloir encore serrer la vis, empêcher la population de vivre ? Une dégradation accentuée des indicateurs sanitaires impliquera certainement plus de mesures coercitives, mais il ne sera peut-être pas nécessaire d’en arriver à des extrêmes, notamment un confinement de la population.
Pour cela, les autorités marocaines feraient bien de s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, notamment aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, où le nombre de cas Omicron a littéralement explosé. Avec des dizaines de milliers de contaminations par jour, ces deux pays ont pourtant davantage misé sur la vaccination que sur la privation des libertés individuelles.
Aux Etats-Unis par exemple, le discours de Joe Biden est plutôt optimiste. Il appelle la population à ne «pas paniquer», rappelant aux non-vaccinés qu’il était de leur «devoir patriotique» de le faire. En Grande Bretagne, c’est une course contre la montre qui a été engagée le 13 décembre pour administrer une dose de rappel du vaccin contre la Covid-19 à tous les adultes d’ici la fin de l’année. L’une des raisons pour lesquelles ces deux pays misent sur le vaccin, est qu’il a été constaté, pour l’instant, une nette décorrélation entre l’augmentation des contaminations et les hospitalisations. D’ailleurs, deux études publiées mercredi 22 décembre et menées au Royaume-Uni, montrent que, par rapport à Delta, les infections au variant Omicron sont moins susceptibles de provoquer des hospitalisations. C’est (peut-être) le seul point positif pour Omicron, confortant notamment l’hypothèse qu’il serait moins virulent que le variant Delta. Sauf que son taux de transmission élevé pourrait malgré tout déboucher sur davantage de cas graves.
Ces constats et hypothèses n’exonèrent toutefois pas de la vigilance qui sied en ces circonstances et de l’impératif du respect des mesures barrières. Car, n’oublions pas une chose : comme Lucky Luke, les autorités marocaines ont la gâchette très facile et s’empresseront d’appuyer sur le bouton «restrictions». Et au regard du rythme auquel se propage Omicron, attendons-nous à encore sacrifier un peu plus de nos libertés individuelles.