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Prise en charge des autistes au Maroc : Le combat s’annonce encore long

Prise en charge des autistes au Maroc : Le combat s’annonce encore long

Ce samedi 2 avril 2022 est célébrée la Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. L’occasion de faire le point sur cette pathologie et de se pencher sur les avancées qu’il reste à accomplir au Maroc, en matière d’accompagnement et de prise en charge des personnes autistes. 

Préférence pour la solitude, comportements répétitifs, écholalies, troubles du langage, difficulté à s’adapter aux changement d’environnement, évitement du contact visuel…, sont entre autres les symptômes les plus observés chez les personnes atteintes d’autisme. 

Faisant partie du groupe des troubles envahissants du développement (TED), l’autisme est un trouble neuro-développemental complexe, d’origine biologique, qui apparaît tôt dans la vie de l’enfant, habituellement avant l’âge de 36 mois, et qui évolue tout au long de la vie. 

Comme c’est le cas pour plusieurs maladies, les caractéristiques de l’autisme varient d’un individu à l’autre. Celles-ci sont toutes regroupées sous le terme générique «troubles du spectre autistique (TSA)». 

Bien qu’ils soient de sévérité variable, les symptômes de ce trouble affectent principalement les compétences de communication et les interactions sociales de l’enfant ou l’adulte en question. 

Selon des chiffres dévoilés par l’association «Vaincre l’autisme», le Maroc compte approximativement 680.000 personnes autistes, dont plus de 216.000 enfants. De même, 34 enfants autistes naissent chaque jour dans le Royaume pour un total de 12.800 naissances chaque année.   

Les troubles du spectre autistique ne sont malheureusement pas curables. De ce fait, les personnes autistes n’ont pas d’autre option que de s’adapter. Par ailleurs, pour les parents d’enfants autistes, la prise en charge représente un véritable fardeau au quotidien. 

Le 15 février 2019, le ministère de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement Social a lancé le Programme national de qualification des professionnels de la prise en charge des personnes autistes. Ce dernier vise à améliorer la qualité de leur prise en charge socioéducative, en formant 180 cadres répartis sur 3 promotions, avec une moyenne de 60 cadres par an. 

En dépit des actions étatiques mises en place pour limiter les obstacles auxquels sont confrontés les familles des personnes atteintes d’autisme, les difficultés persistent. 

«C’est vrai que beaucoup de choses ont été faites, mais la situation des enfants autistes reste jusqu’à présent lamentable. La prise en charge des jeunes autistes est pratiquement quasi inexistante au Maroc. Il n’y a pas assez de centres ou de clubs pour les accueillir, et les associations n’ont pas toutes les moyens pour le faire», regrette Nafissa Eddnadni, présidente de l’Association Al Youssra pour le soutien et l’insertion des autistes. 

Le manque de moyens financiers ainsi que l’absence de personnel qualifié constituent un frein à la scolarisation et l’intégration des enfants autistes. «Le Maroc est encore très en retard en termes de scolarisation des enfants avec autisme. Pour être intégré dans une école, il faut obligatoirement avoir un auxiliaire de vie scolaire, et ce sont les parents qui doivent le payer, ce qui coûte très cher. C’est une dépense que de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre. Par conséquent, les mamans se trouvent contraintes de tout laisser tomber et d’accompagner leurs enfants à l’école. A cela s’ajoute aussi la non-adaptation du programme scolaire», révèle Eddnadni. 

Pour une meilleure intégration des enfants souffrant d’autisme au sein de la société, plusieurs actions doivent être mises en place. «Afin d’accompagner et éduquer les enfants autistes, il est nécessaire de privilégier les méthodes comportementales et biomédicales, en plus d’une prise en charge multidisciplinaire, puisque les cas sont différents et qu’on ne peut pas généraliser une même approche sur tout le monde; cela dépend donc de l’évaluation et du diagnostic qui doit être fait au niveau médical», souligne la présidente de ladite association.

 

Par Meryem Ait Ouaanna

 

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