Les travaux de la deuxième édition des Assises nationales du développement humain se sont ouverts, lundi à Skhirat, sous le thème "La qualité des apprentissages, clé du développement humain".
La cérémonie d'ouverture de ces Assises, organisées par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, a été marquée par la présence de plusieurs membres du gouvernement concernés par la mise en œuvre de l'INDH, de représentants d'organismes internationaux et d'institutions publiques, de diplomates et de nombre d'acteurs publics et privés.
Ces assises s'assignent pour objectifs de mobiliser les différents acteurs du développement humain autour de thématiques importantes et urgentes et d'explorer des pratiques, outils et méthodes innovantes se rapportant aux questions relatives au développement humain en général, et au développement du capital humain en particulier, ainsi que de donner une visibilité accrue aux activités de l'INDH et de partager les bonnes pratiques au niveau de l’écosystème national du développement humain.
La thématique choisie pour cette édition s’inscrit en parfait alignement avec les recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD), ainsi qu’avec la dynamique de réforme enclenchée par le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports pour une "renaissance éducative" au niveau national tout en se penchant sur l'amélioration de la qualité des apprentissages, l’objectif étant de favoriser les échanges entre les différents participants afin de contribuer à faire avancer la réflexion en faveur de la réforme en cours.
L’éducation représente l’une des composantes majeures de l’Indice du Capital Humain (ICH ), ce qui explique l’importance de la mise en convergence des efforts de toutes les parties prenantes afin de réussir à relever le défi de l’amélioration des performances scolaires des élèves marocains. En effet, réussir le pari du développement humain, notamment à travers l’impulsion du capital humain, passe impérativement par l’amélioration de la qualité de l’éducation.
"La crise des apprentissages est une problématique mondiale qui a été exacerbée par la pandémie causée par la Covid-19. Aujourd’hui, on constate que presque tous les pays ont pris du retard en matière de qualité des apprentissages, un constat qui est plus manifeste dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. En 2022, la Banque mondiale estime que 70% des enfants de 10 ans pâtiraient de cette dégradation du niveau des apprentissages. Ce constat alarmant inquiète de nombreux experts et décideurs qui appellent de ce fait les pays à agir en urgence afin de contenir ce phénomène et d’éviter autant que possible l’accumulation des retards", lit-on dans une lettre de cadrage de ces assises.
"Au Maroc, la situation suscite également l’inquiétude des responsables et des familles. La crise sanitaire a frappé de plein fouet le secteur éducatif, accentuant un décrochage scolaire déjà préoccupant : 331.000 enfants ont ainsi quitté le système scolaire au titre de l’année scolaire 2020-2021. De plus, les fermetures d’écoles affectent de manière disproportionnée les élèves les plus défavorisés, justement ceux qui ne disposent pas des outils numériques qui leur permettraient de bénéficier de l’enseignement à distance", souligne-t-on.
Ainsi, cette édition des Assises nationales du développement humain consacre la vision renouvelée instaurée par la troisième phase de l’INDH en matière de valorisation du capital humain. En effet, les efforts consentis portent désormais sur les causes même des insuffisances relevées au niveau des déterminants de ce capital humain, dont, pour cette édition, celui de "la qualité des apprentissages".
Elle réunit des représentants de l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la question éducative (représentants des pouvoirs publics aux niveaux central et territorial, élus, société civile, secteur privé, experts nationaux et internationaux…), pendant une journée entière, à travers quatre panels, deux keynotes et un lightning talk dans le but d’inspirer, de fédérer et de réfléchir aux aspects clés de la réussite de la renaissance éducative marocaine recherchée.
L’événement bénéficie pour cela de la présence d’experts et de spécialistes nationaux et internationaux de renom, qui débattront dans le cadre de panels techniques des principaux déterminants de la qualité des apprentissages et des leviers à actionner pour opérer un changement durable, à la lumière d’expériences-pays et de leçons partagées par les participants.
En plus des panels techniques, l’événement prévoit l’intervention de deux Keynotes speakers dont la vision inspirante devrait permettre d’explorer des approches pertinentes pour améliorer la qualité des apprentissages. Un lightning talk sera aussi l’occasion de souligner l’importance des nouvelles technologies pour faciliter les apprentissages et tenir compte des défis futurs. Le dernier panel consacré aux politiques publiques réunira des responsables de haut niveau afin de discuter les enjeux systémiques et les défis relatifs à l’implémentation des réformes visant le développement du capital humain.
Depuis son lancement en mai 2005 par SM le Roi Mohammed VI, l'INDH s’est résolument engagée dans la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale sous toutes ses formes au sein de la société marocaine. Ce chantier de règne, dont la troisième phase (2019-2023) a été lancée par le Souverain le 19 septembre 2018, a recentré son action sur l’impulsion du capital humain au Maroc, tout en capitalisant sur les acquis des deux premières phases.
L’INDH se déploie ainsi à travers quatre programmes et s’appuie sur une approche participative qui lui permet de jouer le rôle de facilitateur et d’initiateur de bonnes pratiques, et de renforcer son écosystème à travers l’amélioration de la convergence des efforts des différents intervenants. Durant cette troisième phase, l’INDH a aussi conforté son rôle de catalyseur à travers des initiatives impactantes telles que l’organisation des Assises nationales du développement humain.
Des centaines de participants concernés par le domaine - institutions et pouvoirs publics, organisations internationales, société civile, collectivités territoriales, secteur privé, experts et enseignants-chercheurs-, ainsi que des personnalités étrangères prennent part à cet événement.