Après deux années de pandémie, ce n’est pas encore fini. Chaque saison apporte son lot de variants et plonge les humains dans le doute, l'inattendu et la peur, face à l’impossibilité de prédire et de savoir quand est-ce qu’on aura passé le plus dur et laissé cette terrible crise sanitaire derrière nous, tel un mauvais souvenir. Aujourd’hui, avec ce dernier variant qui menace toute la planète, la situation est incontrôlable dans le monde.
En effet, «depuis la dernière mise à jour publiée le 14 décembre 2021, de nouveaux pays dans les six régions de l’OMS ont signalé des cas confirmés du variant Omicron», peut-on lire dans un rapport de l’Organisation. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le variant s’est maintenant répandu dans 106 pays.
Le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’OMS fait état d’un total de 4.177.622 nouveaux cas et 44.616 décès entre le 13 et le 19 décembre. La région africaine a été la seule région à signaler une augmentation du nombre de nouveaux décès hebdomadaires (15%). La région des Amériques a enregistré la plus forte baisse (15%), suivie de la région de la Méditerranée orientale (12%), de la région européenne (7%) et des régions du Pacifique occidental et de l’Asie du Sud-Est (6% chacune).
La situation au Maroc, si elle n’est pas critique, demeure très préoccupante avec cette fin d’année sous haute tension. Le niveau d’alerte élevé montre à quel point les autorités marocaines sont déterminées à lutter avec efficacité pour éviter le pire, sachant que ce nouveau variant touche de plein fouet toutes les catégories d’âge. Mais les adolescents et les personnes âgées payent un lourd tribut face au Covid-19, qui s’est installé dans la durée, les plongeant dans l’angoisse, la peur, la dépression et de sérieux troubles psychologiques.
Et pour cause, le manque d’espoir et de visibilité face à un ennemi invisible qui a déjà tué presque 15.000 Marocains. Selon le docteur Imane Kendili, psychiatre et addictologue, auteur de «Coronavirus, la fin d’un monde», de «Covid-19 : le livre blanc» et de «Réduction des risques : le Manifeste», les choses sont très claires : «face à une pandémie aussi terrifiante, le sentiment d’angoisse est accru, d’autant plus qu’aucun signal n’est rassurant, puisque nous passons d’une peur à une autre, d’un variant à l’autre, avec des couvre-feux, des confinements, des restrictions… Ce qui a un fort impact psychologique sur tout le monde. Évidemment, les personnes fragiles sont les plus touchées par cet impact psychologique. Les personnes âgées souffrent d’angoisse, de graves problèmes de sommeil, de troubles divers accentués par la peur de contracter le virus et de mourir».
C’est également le cas pour les jeunes, ici au Maroc ou coincés ailleurs sans possibilité de retrouver leurs familles, vivant dans l’attente de la réouverture des frontières pour rentrer chez eux. Cette situation inextricable est profondément anxiogène pour certains jeunes étudiants, livrés à eux-mêmes, loin de leurs pays, loin de leurs familles, seuls, face à la peur, vivant dans l’attente du moindre signe de détente pour prendre le chemin de leurs pays.
Une situation qui s’apparente à une forme d’emprisonnement, avec tout ce que cela suppose comme conséquences sur la santé mentale des jeunes. Une situation dont on ne voit pas le bout et qui semble durer dans le temps, sans le moindre espoir d’une probable fin.
Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste