Alors que l'OMS a déclenché son plus haut niveau d'alerte mondiale mercredi 14 août et que l'Europe s'inquiète de l'insuffisance des vaccins, le Maroc tente d'anticiper une éventuelle épidémie.
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, jeudi, suivre de près la situation épidémiologique de la variole du singe (Mpox), qui se propage à grande échelle et rapidement dans plusieurs pays africains, dans le cadre du système international de veille épidémiologique.
Le plan national de surveillance et de riposte à cette épidémie a été mis à jour en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique internationale et de l'évolution du niveau de connaissance sur cette maladie, ainsi que des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué le département dans un communiqué. Il a ajouté qu'un plan national proactif, élaboré et activé depuis juin 2022, a permis de détecter 5 cas jusqu'au mois de mars 2024, dont la plupart des cas étaient importés et n'ont pas entraîné d'infection parmi les personnes en contact. Ces cas qui étaient modérés, se sont complètement rétablis sans aucune complication, a-t-on poursuivi.
L'Organisation mondiale de la santé a déclenché, mercredi, son plus haut degré d'alerte au niveau international face à la résurgence des cas de mpox en Afrique. L'OMS avait pris la même décision en juillet 2022, lorsqu'une épidémie de mpox s'était étendue à travers le monde, avant de la lever en mai 2023.
L'agence de santé de l'Union africaine avait déjà déclaré l'"urgence de santé publique", son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un "appel clair à l'action" pour enrayer sa propagation.
Course aux vaccins
Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, fabricant d'un vaccin ciblant le mpox, a annoncé vendredi avoir demandé à l'Agence européenne du médicament l'extension de l'utilisation de son sérum aux adolescents de 12 à 17 ans.
"Les résultats intermédiaires de l'étude clinique montrent la non-infériorité des réponses immunitaires de la vaccination contre le virus mpox et la variole chez les adolescents et un profil d'innocuité similaire à celui des adultes", a écrit Bavarian Nordic dans un communiqué.
Aux Etats-Unis, lors de la précédente épidémie de mpox en 2022, la Food and Drug Administration (FDA) avait accordé au vaccin une autorisation d'utilisation d'urgence pour les adolescents.
Actuellement, la forte recrudescence de la maladie en Afrique est principalement due à une nouvelle souche, le clade 1b, plus transmissible et plus dangereuse que les précédentes.
L'épidémie circule en partie par des relations sexuelles mais le virus se transmet aussi par des contacts non sexuels, menaçant aussi les enfants chez qui la maladie apparaît plus dangereuse.
Jeudi, Bavarian Nordic s'est dit prêt à produire jusqu'à 10 millions de doses de vaccins d'ici 2025.
Actuellement, le laboratoire a quelque 500.000 doses en stock.
Jeudi, un premier cas de clade 1 a été découvert en Suède, une première hors du continent africain.
Le ministère de la Santé rassure Au Maroc, le ministère a, de même, rassuré les citoyens sur le niveau de vigilance et de préparation dans le pays, notant qu'il continuera à communiquer et à informer sur le développement de la situation.
Selon le communiqué, le Directeur général de l'OMS, conformément aux dispositions du Règlement sanitaire international (RSI-2005), a averti mercredi que la maladie du Mpox est devenue une urgence de santé publique de portée internationale et que la propagation rapide de cette épidémie depuis l'année dernière, de même que le taux de létalité élevé enregistré dans l'un des pays africains nécessitent un effort et une coopération au niveau mondial pour limiter sa propagation.
Il a ajouté que l'OMS avait classé, entre juillet 2022 et mai 2023, cette maladie comme étant une urgence de santé publique de portée internationale, tout en continuant à signaler des cas dans l'ensemble des régions à travers le monde.
Pour l'heure, un total de 38.465 et 1.456 décès à cause de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été signalés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l'année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l'agence de santé CDC-Afrique.