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Le plan Netanyahu : Un peuple à effacer, un Etat à interdire

Le plan Netanyahu : Un peuple à effacer, un Etat à interdire

Tandis que les bombes israéliennes continuent de pleuvoir et que la Cisjordanie se couvre de colonies, Benjamin Netanyahu poursuit son entreprise de démolition méthodique de toute idée de paix. Face à cette logique de guerre totale, quelques voix s’élèvent, à l’image du Maroc qui dit non à la déportation et à l’occupation et oui à un Etat palestinien.

Avec plus de 64.000 morts, la bande de Gaza est transformée en un véritable cimetière à ciel ouvert. Malgré les protestations timides d’une communauté internationale impuissante, le processus macabre d’extermination du peuple palestinien se poursuit donc en toute impunité.

Objectif du Premier ministre Benjamin Netanyahu : vider complètement Gaza de sa population, mais surtout annihiler toute velléité de naissance d’un Etat palestinien.  

D’ailleurs, il ne s’en cache nullement. A Maalé Adoumim, au cœur d’un projet colonial dénoncé jusqu’au sein de l’ONU, il a martelé jeudi dernier qu’il «n’y aura pas d’Etat palestinien. Cet endroit nous appartient».

Les accords d’Oslo ? Morts et enterrés sous des blocs de béton armé. Le gouvernement Netanyahu, porté par une extrême droite aux ambitions annexionnistes assumées, a ainsi approuvé la construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée. 

Ce projet couperait tout espoir de continuité territoriale d’un futur Etat palestinien. Mais c’est visiblement le but. «Nous allons doubler la population de la ville», a même précisé Netanyahu, tout sourire.

A cet acte décrié s’ajoute une provocation inédite : le bombardement ciblé, en plein cœur de Doha, de responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel.

En une frappe, Israël a non seulement piétiné la souveraineté du Qatar, allié des Etats-Unis et médiateur dans les négociations pour un cessez-le-feu, mais aussi dynamité tout espoir de paix immédiate.
Même Donald Trump, pourtant rarement avare en indulgence pour Tel-Aviv, a dit être «très mécontent» de ces frappes. Rare réprimande présidentielle. Mais peut-être trop tardive.

 

Le Maroc, lucide et ferme
Dans cette atmosphère de désolation et de cynisme diplomatique, quelques voix s’élèvent, nettes et sans ambigüité. Celle du Maroc, notamment, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

A Rabat, il a fait le 11 septembre une déclaration forte et sans détour, fidèle à la position du Royaume, sous la conduite du Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods.

Le Maroc considère les déclarations au sujet de l’occupation de la bande de Gaza et de la déportation des Palestiniens de cette enclave comme «dangereuses et inacceptables», note-t-il, soulignant qu’elles «doivent être traitées avec la fermeté et la rigueur nécessaires».

Et Bourita d’ajouter que «le danger de ces déclarations affecte les civils à Gaza et touche également la stabilité des pays voisins et celle de la région».

Le chef de la diplomatie marocaine alerte aussi sur les risques de glissement vers une guerre confessionnelle, car les pratiques perpétrées à Al Qods ainsi que les menaces et incursions sont de nature à «transformer un problème politique en un problème religieux.

Toute atteinte à la ville sainte est de nature à exacerber les facteurs de haine et d’extrémisme, dont personne ne peut prédire les conséquences».

Le Royaume a également réagi avec une rare clarté aux frappes qui ont visé le Qatar. Sur instructions du Roi, le Maroc a condamné ces agressions et exprimé sa solidarité avec ce pays face à l’atteinte à sa souveraineté, fait savoir Bourita.

 

Solution à deux Etats, une utopie ?
L’ONU a pris position, adoptant une résolution majoritaire pour relancer la solution à deux Etats. La fameuse «déclaration de New York» condamne le Hamas, mais appelle aussi à la création d’un Etat palestinien, indépendant et souverain.

A Jérusalem, on a crié au scandale, à l’hypocrisie et à la trahison. A Gaza, on a entendu le mot «espoir» pour la première fois depuis longtemps.

Le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh l’a saluée comme «une étape importante vers la fin de l’occupation».
Si dans la bouche d’Israël ce vote est «un cadeau au Hamas», la diplomatie française, d’habitude si précautionneuse, sort quant à elle les gants.

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, veut «accentuer la pression sur le gouvernement israélien» pour qu'il mette fin à la guerre à Gaza et ne cache plus la volonté de Paris de reconnaître l’Etat palestinien.

Une décision suivie par d’autres capitales européennes, au grand dam de Netanyahu pour qui toute reconnaissance constitue une «récompense au terrorisme».

Pourtant, il y a une vérité que l’on ne saurait taire : il n’y aura pas de paix durable au Moyen-Orient sans Etat palestinien.

Le Maroc le dit, l’ONU le répète, la France le murmure et même certains responsables israéliens l’admettent. «Sans un Etat palestinien, la stabilité ne peut être atteinte dans la région, et toutes les mesures et actions aux antipodes de cette tendance ne font qu'attiser les tensions, la haine et l'extrémisme», insiste encore Bourita.

Mais Netanyahu, lui, préfère parler de colonies, de guerre juste et de mémoire biblique. Il commet un génocide à Gaza, attaque les médiateurs, viole la souveraineté du Qatar et refuse toute perspective diplomatique. En toute impunité. Pour l’instant.

F. Ouriaghli

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