L'Ukraine envisage d’exporter 75% de sa récolte de céréales, notamment via des pays d'Europe, a indiqué, mardi, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal.
"Environ 25% des céréales récoltées suffisent pour notre consommation intérieure, alors que le reste doit être exporté", a-t-il indiqué lors d’une réunion du gouvernement, relayée par les médias ukrainiens.
Kiev compte garantir ses exportations via des "routes de solidarité" depuis l’Union européenne, en élargissant les capacités des ports du Danube et en créant de "nouveaux corridors céréaliers", a fait savoir le responsable.
Citant des chiffres du ministère ukrainien de l'Agriculture, Chmyhal a relevé que la récolte de céréales s'élèvera à plus de 79 millions de tonnes en 2023, soit 10% de plus que l’année dernière.
À ce jour, la récolte de céréales et d’oléagineux a atteint 42 millions de tonnes, a-t-il dit, imputant cette performance à "une météo favorable, mais aussi au soutien constant des agriculteurs".
L'Ukraine avait appelé, lundi, les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Kiev, à l'aider à exporter ses céréales par la mer Noire "à pleine capacité".
"Si l'UE et l'Ukraine unissent leurs forces pour garantir la sécurité de ce corridor (en mer Noire), celui-ci pourra fonctionner à pleine capacité", avait déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, lors d'une conférence de presse en marge d'une rencontre avec ses homologues européens dans la capitale ukrainienne.
L'Ukraine, grand producteur mondial de produits agricoles, a exporté pendant près d'un an des millions de tonnes de céréales via la mer Noire, à la faveur d'une initiative céréalière parrainée par les Nations unies et la Turquie, et conclue séparément avec Kiev et Moscou en juillet 2022.
La Russie, autre producteur majeur de céréales et d'engrais, s'est retirée en juillet 2023 de cet accord en dénonçant les entraves à ses propres exportations.
La question des céréales ukrainiennes est un point de friction entre Kiev et plusieurs pays frontaliers, dont la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, qui avaient décidé de prolonger de manière unilatérale un embargo sur l’importation des céréales ukrainiennes, introduit en avril par la Commission européenne et arrivé à échéance le 15 septembre.
En réaction, l’Ukraine a mis en exécution ses menaces de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour dénoncer les restrictions sur les exportations de ses céréales.
