La Russie a conditionné, jeudi, la prorogation de l’accord céréalier à la réalisation de progrès concernant cinq exigences, allant de la reconnexion de la banque russe spécialisée dans l'agriculture Rosselkhozbank au système bancaire international SWIFT au déblocage de l’accès aux ports étrangers.
"La Russie réaffirme sa position selon laquelle il ne peut y avoir de discussion sur l'Initiative céréalière de la mer Noire après le 18 mai sans aucun progrès concernant cinq problèmes systématiques", précise un communiqué du ministère russe des affaires étrangères.
Il s’agit de la reconnexion de la Rosselkhozbank à SWIFT, de la reprise de l'approvisionnement en machines agricoles, pièces de rechange et service de maintenance et de l'annulation des entraves en matière d'assurance des navires et d'accès aux ports étrangers.
La diplomatie russe a également évoqué la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa et le dégel des actifs de sociétés russes liées au secteur agricole situés à l'étranger. S’exprimant lors d’une conférence de presse, mercredi à Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la reconduction de l'accord céréalier "semble peu probable dans la situation actuelle".
Il a attribué cette situation au fait que la partie de l'accord relative à la Russie n'a pas encore été mise en œuvre. "La partie de l'accord concernant la Russie n'a pas été mise en œuvre, et aucun accord ne peut reposer sur une seule jambe, mais doit reposer sur deux jambes, ce qui fait que la possibilité de reconduire l'accord est faible dans la situation actuelle", a-t-il affirmé, notant que son pays avait connaissance des efforts déployés par les Nations unies pour activer la partie de l'accord concernant la Russie.
Signé le 22 juillet 2022 à Istanbul par la Russie, la Turquie, l'Ukraine et les Nations Unies, l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes à travers un corridor sécurisé en mer Noire a été renouvelé une première fois le 17 novembre 2022, puis le 19 mars dernier.
La Russie avait alors annoncé qu’elle acceptait la prolongation de l'accord pour une période de 60 jours au lieu de 120 jours comme c’était le cas en novembre. Depuis l'été 2022, l’accord a permis d'exporter plus de 27 millions de tonnes de produits agricoles.