Nous aborderons ce sujet encore et encore. Tant qu’il le faudra. Tant que l’Algérie raciste continuera d’expulser de manière inhumaine les migrants subsahariens, condamnant plusieurs d’entre eux à une mort certaine à cause d’une marche forcée dans le plus grand désert du monde.
Plusieurs ONG ont déjà dénoncé les procédés abjects du pouvoir algérien qui, jusqu’à présent, fait la sourde oreille, certainement encouragé par le silence complice de la communauté internationale.
Au total, selon une enquête publiée par l’Associated Press (AP), l’Algérie a expulsé 13.000 personnes ces 14 derniers mois, y compris des femmes enceintes et des enfants, sans eau ni nourriture, les obligeant à partir à pied dans le désert du Sahara à des températures pouvant atteindre 48° C.
Combien de personnes meurent au cours de cette marche périlleuse ? On ne le saura jamais. Mais des bébés sont morts en route, des hommes ont disparu dans le désert… D'autres, désorientés et déshydratés, errent pendant des jours avant de tomber miraculeusement sur une équipe de sauvetage de l'ONU.
Selon le témoignage recueilli par l’AP auprès de Janet Kamara, enceinte à l'époque, «plusieurs personnes ont disparu dans le désert parce qu'elles ne connaissaient pas le chemin». «Son corps souffre encore du bébé mort qu'elle a mis au monde pendant le trek et laissé dans le Sahara, enterré dans une tombe peu profonde dans le sable», indique la même source.
Et que faisait cette Libérienne en Algérie ? Elle dirigeait sa propre entreprise de vente de boissons et de nourriture, avant d’être expulsée en mai.
Les migrants approchés par l'AP disent avoir été entassés dans des camions pendant 6 à 8h, puis conduits jusqu'à ce qu'on appelle le Point Zero et abandonnés dans le désert, à 30 kilomètres de la source d'eau la plus proche.
Dépouillés et livrés à eux-mêmes, les plus faibles périssent. «Ils nous ont jetés dans le désert, sans nos téléphones, sans argent», confie un Sénégalais à l’AP. Son groupe de 1.000 personnes s'est perdu et a erré de 8h à 19h, et près d’une douzaine d’entre elles ont disparu.
Ce drame qui se joue en Algérie ne semble pourtant émouvoir personne. Hormis, peut-être, quelques ONG. La communauté internationale reste malheureusement peu diserte face à ces crimes en série commis par le pouvoir algérien.■
D. W.