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Assassinat d’Ismaïl Haniyeh : Israël, Téhéran, le Hamas et la poudrière régionale

Assassinat d’Ismaïl Haniyeh : Israël, Téhéran, le Hamas et la poudrière régionale

Ce mercredi 31 juillet, une frappe meurtrière a secoué Téhéran, ciblant et tuant Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas. Cet acte, imputé à Israël par le mouvement palestinien et confirmé par les autorités iraniennes, n’est pas simplement un autre point culminant dans le conflit prolongé entre Israël et le Hamas : il pourrait bien être la mèche qui enflamme toute une poudrière régionale.

Ismaïl Haniyeh, figure de proue du Hamas et ancien Premier ministre de l’Autorité palestinienne, n’était pas un acteur marginal. Sa mort n'est ainsi pas un événement isolé, mais un symbole fort, susceptible de galvaniser des réactions en chaîne bien au-delà des frontières de Gaza et d'Israël.

Les conséquences de cette stratégie sont donc loin d'être simples ou prévisibles. Au contraire, elles sont dangereusement incertaines.

La mort d'Haniyeh pourrait, en effet, servir de catalyseur pour unifier divers groupes militants autour d'un ennemi commun, incitant à des actes de violence et de représailles qui déborderont sûrement des frontières de Gaza et d'Israël. Les appels à la grève générale et aux marches de colère en Cisjordanie témoignent déjà de l'effet immédiat de cette mort sur le sentiment palestinien.

Les réactions internationales, de la condamnation par la Turquie, la Russie, la Chine, jusqu'à l'indignation palpable dans les rues de Ramallah, montrent que cet événement a des répercussions mondiales. Cela nous rappelle douloureusement que les conflits au Moyen-Orient ne sont jamais isolés et que leurs échos résonnent bien au-delà de leurs épicentres immédiats.

L’Iran en colère

L'assassinat d'Haniyeh à Téhéran, loin de Gaza et en plein cœur de l'Iran, un allié clé du Hamas, signifie une escalade dangereuse. Cela illustre non seulement la portée des opérations israéliennes, mais pose également des questions graves sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Iran. Cet acte risque ainsi d'intensifier les tensions entre Israël et l'Iran, deux ennemis jurés, à un moment où la région peut le moins se permettre une autre conflagration.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a rapidement promis de faire regretter à Israël cet acte, qualifié de "lâche". Les implications de cette promesse sont potentiellement explosives, compte tenu de la capacité de mobilisation et nuisance de l'Iran. Le Hezbollah et d'autres groupes de l'axe de la résistance ont également exprimé leur indignation et leur engagement à riposter.

Israël, pour sa part, reste muet pour l’instant face à ces accusations, mais la logique de ses actions précédentes – vouloir éradiquer le Hamas suite à l'attaque du 7 octobre – semble cohérente avec ce genre d'opération directe. 

Alors que le monde observe, deux questions demeurent : jusqu’où iront les répercussions de cet assassinat ? Et quel prix la région, déjà tourmentée par des décennies de conflit, devra-t-elle encore payer ? 
Ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que la paix semble, une fois de plus, être reléguée au rang des espoirs lointains, dans un horizon assombri par la fumée de la vengeance.

 

F. Ouriaghli

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