La Première ministre britannique Theresa May s'est dite ouverte jeudi à l’idée d’une éventuelle prolongation de la période de transition, pendant laquelle Londres restera dans le marché unique après sa sortie de l’Union européenne en mars 2019, en vue de conclure un accord commercial avec Bruxelles.
"Une nouvelle idée a émergé et cette idée, à ce stade, est l'option de créer une période de transition de quelques mois", a-t-elle affirmé au deuxième jour d'un sommet européen annoncé comme crucial pour débloquer les négociations sur le Brexit.
L'idée de prolonger cette transition d'un an, soit jusqu'au 31 décembre 2021, avait été évoquée la veille par le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, qui avait suggéré de donner "plus de temps" pour trouver un accord entre les deux parties dont les négociations bloquent toujours sur la question irlandaise.
May a insisté sur le fait qu’une telle extension ne pourrait avoir lieu que pour "quelques mois", avant de nuancer ses propos, affirmant qu'elle pensait qu'il ne serait pas nécessaire de recourir à cette possibilité.
A défaut de pouvoir régler la question irlandaise, une prolongation de la période de transition, pendant laquelle Londres continuera à bénéficier des avantages du marché unique mais sans participer au processus de décision de l'UE, est de nature à donner plus de temps aux deux parties pour négocier un accord sur la future relation commerciale euro-britannique.
Alors que le président du Conseil européen, Donald Tusk, s'attendait à ce que May présente mercredi, au premier jour du sommet, "des propositions concrètes […] et créatives", notamment sur la question irlandaise, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept ont constaté qu’aucun progrès n’a été enregistré.
Ils ont alors demandé au négociateur de l'UE de poursuivre ses efforts en vue d'un départ ordonné du Royaume-Uni de l'Union en 2019.
La question irlandaise demeure l'un des principaux points de discorde lors des négociations en cours sur le Brexit.
L’UE a réaffirmé son attachement au principe de "backstop", afin d’éviter le déploiement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d’Irlande après le Brexit.
Cette solution de précaution exigée par Bruxelles vise à garantir le maintien de l'Irlande du Nord dans son territoire douanier, en l’absence d’un accord satisfaisant entre les deux parties.
Londres, qui a validé ce principe, continue en revanche à défendre une union douanière qui étendrait à l'ensemble du territoire britannique l'absence de frontière décrétée en Irlande.■