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Cessez-le-feu à Gaza : Cette illusion de paix !

Cessez-le-feu à Gaza : Cette illusion de paix !

Au lendemain de 15 mois d’une guerre acharnée, ponctuée de bombardements incessants, de décomptes macabres et d’espoirs constamment piétinés, un cessez-le-feu est finalement entré en vigueur à Gaza, ce dimanche 19 janvier.

Il aura fallu des négociations intenses et des pressions internationales pour arriver à cet accord, qualifié par certains d’«historique». Israël a accepté de libérer des centaines de prisonniers palestiniens, parmi lesquels des femmes et des mineurs. De son côté, le Hamas s’engage à relâcher 33 otages israéliens, capturés lors des raids sanglants du 7 octobre 2023. 

Cette trêve, arrachée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte, représente-t-elle un véritable jalon vers la paix ou est-ce seulement une simple parenthèse dans une histoire tragiquement cyclique ? 
Dans cette région tourmentée, où le silence des armes peut être aussi assourdissant que leurs détonations, rien n’est définitivement acquis. D’ailleurs, le Premier ministre israélien a été le premier à le signifier. Benjamin Netanyahu, fidèle à sa ligne, n’a pas manqué de rappeler que ce cessez-le-feu n’est «que provisoire». Une manière de dire que les tanks et les avions de chasse pourraient reprendre du service à tout moment. 

De l’autre côté, le Hamas, bien qu’affaibli, reste debout, défiant les prédictions israéliennes d’un anéantissement total. 
Mais à quel prix ? Avec près de 47.000 morts, pour la plupart des civils, selon des chiffres de l’ONU, le Hamas gouverne désormais un territoire en ruines, où les espoirs d’avenir semblent enterrés sous les gravats.

Une communauté internationale sous tension

Sur la scène internationale, cette trêve a été accueillie avec un mélange de soulagement et de scepticisme. Joe Biden a salué un «pas dans la bonne direction», tout en maintenant son soutien indéfectible à Israël. 
En Europe, les voix sont plus nuancées : si l’on salue le geste humanitaire, les critiques sur l’ampleur de la réponse militaire israélienne ne manquent pas. Pendant ce temps, le Qatar se félicite de son rôle de médiateur, confirmant une fois de plus son influence dans les dossiers brûlants du Moyen-Orient.

Mais ce fragile consensus ne cache-t-il pas une hypocrisie plus large ? Les grandes puissances, promptes à se poser en artisans de la paix, restent les principaux fournisseurs d’armes dans la région. Une dynamique schizophrénique qui illustre l’éternel paradoxe des relations internationales.
Alors, que nous réserve l’avenir ? La trêve, prévue pour durer six semaines, doit permettre la libération progressive des otages et des prisonniers. Mais au-delà de ces échanges, une question demeure : quelle issue politique pour Gaza ? 

Certains espèrent que ce cessez-le-feu marquera le début d’un processus de paix plus large. D’autres, plus sceptiques, y voient une simple pause avant une nouvelle escalade. Une chose est certaine : tant que les causes profondes du conflit ne seront pas abordées, la violence restera une option pour les deux camps.

Autrement dit, tant qu’Israël persistera à considérer le Hamas comme une organisation terroriste indigne de toute légitimité, et que ce dernier continuera de prôner la destruction de l’Etat hébreu, toute tentative de paix risque de s’échouer sur les récifs de l’intransigeance.
Aujourd’hui, pour Gaza, l’enjeu dépasse le simple cessez-le-feu, qui prévoit également une augmentation significative de l’aide humanitaire, avec l’entrée de 600 camions par jour dans le territoire. 
En effet, au-delà du ciment et des vivres, il s’agit de redonner une perspective d’avenir à une population brisée. Cela passe par la fin du blocus, la relance de l’économie locale et, surtout, une reconnaissance politique des droits des Palestiniens. Le droit à un Etat indépendant selon les frontières de 1967. Faute de quoi, ce cessez-le-feu restera, tragiquement, ce qu’il a toujours été : une illusion de paix avant le prochain chaos.

 

F. Ouriaghli

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