Une chasse à l'homme a été lancée dans la nuit de lundi à mardi à Vienne après l'attentat qui a fait au moins trois morts et semé la terreur dans la capitale autrichienne, une "attaque terroriste" selon le chancelier Sebastian Kurz.
Un des assaillants, armé d'un fusil d'assaut et d'une ceinture d'explosifs factice, a été tué par la police.
Il s'agit d'"un sympathisant" du groupe jihadiste Etat islamique (EI), selon les indices recueillis dans son logement, a précisé le gouvernement.
Hélicoptères et cordons de police, la ville a été bouclée pour retrouver d'éventuels autres suspects.
Les enquêteurs tentent de déterminer s'il est possible qu'il n'y en ait eu qu'un seul, alors que les tirs ont eu lieu en différents endroits.
"Au moins un suspect se trouve en fuite", avait auparavant déclaré le ministre autrichien de l'Intérieur, Karl Nehammer.
L'attaque survient peu après des attentats islamistes commis en France.
Les tirs ont éclaté en début de soirée, à quelques heures de l'entrée en vigueur d'un reconfinement de l'Autriche pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
Le drame s'est déroulé en plein cœur de la capitale autrichienne, près d'une importante synagogue et de l'Opéra.
Des témoins interrogés à la télévision ont raconté avoir vu un homme tirer "comme un fou" avec une arme automatique, un autre faisant état d'"au moins 50 coups de feu".
La stupeur s'est aussitôt installée dans les restaurants et les bars du quartier, où les clients ont été priés de rester à l'intérieur, lumières éteintes, pendant que les sirènes des ambulances hurlaient à l'extérieur.
Selon la police, deux hommes et une femme ont été tuées dans l'attaque.
Quinze personnes ont été hospitalisées, dont sept dans un état grave.
Le ministre de l'Intérieur a appelé les habitants à être prudents. "Restez à la maison ! Si vous êtes dehors, réfugiez-vous quelque part ! Restez loin des lieux publics, n'utilisez pas les transports!", a lancé la police sur son compte Twitter dans la nuit.
Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d'école mardi.
"Nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme et nous combattrons ces attaques avec tous nos moyens", a affirmé le chancelier Kurz, fustigeant une attaque "répugnante".
L'attentat a suscité de nombreuses condamnations à travers le monde.
"Ces attaques du mal contre des innocents doivent s'arrêter", a déclaré le président américain Donald Trump.
"Les Etats-Unis se tiennent aux côté de l'Autriche, de la France, et de l'Europe toute entière dans le combat contre les terroristes, dont les terroristes islamiques radicaux", a-t-il ajouté.
L'Union européenne a condamné "avec force" cette "horrible attaque", selon les mots sur Twitter du président du Conseil européen Charles Michel, évoquant "un acte lâche" qui "viole la vie et nos valeurs humaines".
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a écrit, également sur Twitter : "L'Europe est totalement solidaire de l'Autriche. Nous sommes plus forts que la haine et la terreur".
"Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien", a réagi le président français Emmanuel Macron.
L'Allemagne voisine a aussi fait part de sa solidarité : la lutte contre "le terrorisme islamiste" est "notre combat commun", a affirmé la chancelière Angela Merkel.
Cet attentat, dans une ville où la criminalité est habituellement très faible, intervient dans un climat très tendu en Europe.
En France, trois personnes ont été tuées jeudi dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice (sud-est) par un jeune Tunisien récemment arrivé en Europe.
Quelques jours auparavant, la décapitation de Samuel Paty, professeur d'histoire qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans un cours sur la liberté d'expression, avait choqué en France et au-delà.
L'Autriche avait été jusqu'ici été relativement épargnée par la vague d'attentats islamistes survenue en Europe ces dernières années.
En mars 2018, un jeune homme, sympathisant islamiste selon la police, avait attaqué au couteau un membre des forces de l'ordre devant l'ambassade d'Iran à Vienne avant d'être abattu.
En juin 2017, un homme né en Tunisie avait tué un couple âgé à Linz.
Il avait déclaré avoir voulu faire un exemple car il se sentait discriminé en tant qu'étranger et musulman.
(AFP)