Le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a appelé mercredi la communauté internationale à engager les démarches nécessaires afin de mieux gérer la période de crises multiples que traverse le monde en ce moment.
"Le monde doit prendre des mesures importantes pour faire face à la série de crises actuelles", a indiqué M. Malpass dans une allocution prononcée à l’occasion des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) qui se tiennent à Washington.
Parmi ces mesures, Malpass a cité la levée des restrictions aux échanges commerciaux et l’ouverture des marchés, qu’il a qualifiées de "très importantes". "Si vous annoncez des politiques aujourd'hui, cela aura un impact immédiat sur là où les gens commenceront à investir", a-t-il dit, rappelant le caractère prospectif des marchés.
Pour ce qui est de l’allocation de capital, le président de l’institution financière internationale a indiqué qu’elle conduit à une "profonde inégalité", et a appelé dans ce sens à mettre en place des mesures visant une répartition meilleure et plus égale. "Une partie de cette situation est due aux politiques macroéconomiques des économies avancées. Elles ont emprunté massivement sur les marchés mondiaux des capitaux, ce qui laisse moins de place aux autres pays", a-t-il précisé.
Evoquant la crise de la dette, qui fait l'objet en ce moment, a-t-il dit, de nombreuses conversations, tant au FMI et à la Banque mondiale qu'au sein du G20 et des autres groupes d’actionnaires, Malpass a déploré "une énorme accumulation de dettes, surtout dans les pays les plus pauvres".
"Il est important que le processus de résolution commence tôt", a-t-il souligné, ajoutant que "nous devons trouver des solutions de toute urgence afin de soulager la pression de la dette qui s'accentue sur les pays en développement. Dans un contexte de pandémie, d’inflation et de guerre, M. Malpass a déclaré que les prévisions de croissance économique mondiale du Groupe ont été revues à la baisse à l’instar de celles du FMI.
"Le Groupe de la Banque mondiale a agi rapidement face aux crises", a affirmé le responsable, rappelant le financement dédié à la gestion de la pandémie au cours des deux dernières années, qui a été "l'un des plus rapides et des plus importants de notre histoire". "Nous travaillons également sur d'autres questions-clés auxquelles sont confrontés les pays en développement", a-t-il assuré, notant les avancées relatives à la vaccination. "D'ici la fin du mois de juin, nous aurons engagé 11 milliards de dollars dans des programmes de vaccination dans 81 pays", a précisé M. Malpass.
Par ailleurs, "nous travaillons sur la transparence de la dette et les solutions de viabilité de la dette pour les pays en développement, qui touche à la fois les pays à revenu faible et intermédiaire", a-t-il fait savoir.
"Nous travaillons également activement sur le climat, par le biais de notre plan d'action sur le changement climatique et de l'élaboration de rapports nationaux sur le climat et le développement (RCCD), qui procéderont à l'identification des éléments hautement prioritaires, pays par pays, dans leurs efforts d'atténuation et d'adaptation au changement climatique", a-t-il ajouté.
Organisées du 18 au 24 avril dans la capitale fédérale américaine, les Réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale rassemblent les ministres des finances et du développement, les directeurs des banques centrales, les dirigeants du secteur privé ainsi que des représentants d’organisations de la société civile, et des experts issus des milieux universitaires. Ce conclave est dominé cette année par le conflit entre la Russie et l'Ukraine et la poussée de l'inflation qui pèsent lourdement sur la croissance mondiale.