Cela dure depuis 75 ans. L’occupation israélienne de la Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza, a cumulé des violations systématiques des droits humains des Palestiniens vivant dans ces zones, avec des blocus, des embargos, des déportations, des déplacements de populations et d’exil forcé au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Égypte.
Quand on se penche sur cette occupation et qu’on étudie les données des Nations unies et des Organisations des droits de l’homme, on se rend compte que depuis le début de l’occupation en juin 1967, l’État hébreu a mis en place, de manière draconienne et systématique, des politiques de confiscation des terres, de colonisation illégale et d’expropriation. Sans oublier, évidemment, tout ce que cela implique comme discrimination omniprésente, comme racismes et comme rejet des populations palestiniennes privées de tout même dans les territoires qui leur sont assignés comme lieu de résidence.
Une situation qui a pris des proportions inhumaines, causant d’immenses souffrances aux Palestiniens en les privant de leurs droits fondamentaux. Dans ce sens, depuis plus d’un demi-siècle, le régime militaire d’Israël a complètement détruit tous les aspects de la vie quotidienne dans les territoires palestiniens occupés. «Pour les Palestiniens, c’est toujours ce régime militaire qui détermine s’ils peuvent, quand ils peuvent et comment ils peuvent se déplacer pour aller travailler ou à l’école, se rendre à l’étranger, rendre visite à leurs proches, gagner leur vie, participer à une manifestation, accéder à leurs terres agricoles ou même avoir accès à l’électricité ou à une source d’eau potable», précise un rapport des Nations unies, publié en 2020.
Cette dictature et cette tyrannie au quotidien sont une humiliation de tous les instants pour des populations livrées à elles-mêmes et à la merci de l’armée israélienne, qui, elle, décide du moindre fait et geste de tout citoyen palestinien. Vivant dans une peur et une oppression quotidiennes, Israël a pris en otage la vie des Palestiniens en les réduisant à une sous-catégorie humaine, dans un régime d’apartheid qui ne s’en cache pas. Sans oublier qu’Israël a durant toute cette période d’occupation adopté un ensemble de lois militaires destinées à étouffer la critique de ses politiques, et des hauts responsables du gouvernement qui ont qualifié de «traîtres» les Israéliens faisant campagne pour les droits des Palestiniens.
Une chape de plomb plane sur les voix israéliennes qui veulent dénoncer la dictature de leur pays et lever le voile, aux yeux du monde, sur les crimes contre l’humanité perpétrés au quotidien dans les territoires palestiniens occupés.
Dans ce sens, il faut savoir que cela fait 50 ans qu’Israël expulse de force des milliers de Palestiniens de leurs terres, qu’il occupe et les utilise de manière illégale pour créer des colonies dans lesquelles vivent exclusivement des colons juifs israéliens. Conséquence de cette politique implacable de spoliation des terres, des communautés palestiniennes entières ont été déplacées à cause de la construction de ces colonies. Pire, leurs maisons et leurs moyens de subsistance ont été détruits, et ils doivent subir des restrictions à leur liberté de mouvement, et à l’accès à leurs propres terres, à l’eau potable et autres ressources naturelles pour survivre dans un territoire où ils sont privés du strict minimum.
À toutes ces agressions et violations, il faut aussi savoir que les communautés palestiniennes sont constamment violemment attaquées par les soldats et par les colons israéliens, sans aucune possibilité de recours devant la justice. Une justice israélienne qui appuie et soutient inconditionnellement les colons.
Abdelhak Najib
Écrivain-Journaliste