Alors que la communauté internationale s'apprête à commémorer le 20 juin la Journée internationale des réfugiés, des chiffres publiés mercredi à Genève par les Nations-Unies font état d'un constat alarmant : le nombre de personnes déracinées du fait des guerres, des violences et des persécutions a franchi le seuil jamais atteint de 70 millions.
Le nouveau rapport statistique du HCR sur les Tendances mondiales précise que 70,8 millions d’enfants, de femmes et d’hommes étaient déracinés à la fin 2018, un niveau sans précédent en bientôt 70 années d’existence du HCR.
Ces chiffres représentent le double du nombre de personnes déracinées il y a 20 ans, ainsi que 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’an dernier, écrit l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
De plus, ce nombre de 70,8 millions reste une estimation prudente, car il ne reflète que partiellement la crise au Venezuela, entre autres.
Au total, quelque 4 millions de Vénézuéliens, selon les statistiques fournies par les gouvernements des pays qui les accueillent, ont quitté leur pays, ce qui en fait l’une des plus importantes crises de déplacement de population au monde.
Pour le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, "il ne s’agit pas vraiment de partager un fardeau.
Il s’agit de partager une responsabilité mondiale, fondée non seulement sur le principe général de notre humanité commune, mais aussi sur les obligations particulières qui nous incombent en vertu du droit international.
Les problèmes fondamentaux, ce sont la guerre et la haine, et non pas les personnes qui sont obligées de fuir, les réfugiés font partie des premières victimes du terrorisme".
"A travers le monde, l’augmentation du nombre de personnes qui ont besoin d’être protégées contre la guerre, le conflit et les persécutions confirme une tendance à la hausse sur le long terme", a déclaré, pour sa part, le haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Au total, environ 13,6 millions de personnes ont été nouvellement déplacées au cours de l’année 2018 en raison de guerres ou de persécutions, un total qui comprend 10,8 millions de déplacés internes ainsi que 2,8 millions de nouveaux réfugiés et demandeurs d’asile.■