Le parlement britannique a enfin donné, jeudi, son feu vert à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier, après trois ans et demi de crise politique et de chaos dans le pays.
Après un débat expédié en quelques séances, les députés ont approuvé à 330 voix pour (231 contre) le texte traduisant dans la loi britannique l'accord de 535 pages âprement conclu entre le Premier ministre Boris Johnson et les dirigeants européens, l'automne dernier.
Le texte doit maintenant être validé par la Chambre des Lords, puis promulgué par la reine, ce qui devrait relever de la formalité.
Restera alors au Parlement européen à ratifier le traité, pour que le Royaume-Uni devienne le 31 janvier à 23h00 (locales et GMT) le premier pays à quitter l'Union européenne.
"Il est temps d'aller de l'avant", a insisté face aux députés le ministre du Brexit, Steve Barclay.
"Ce texte va garantir notre départ de l'Union européenne avec un accord qui donne de la certitude aux entreprises, protège les droits de nos citoyens et assure que nous reprenions le contrôle de notre argent, nos frontières, nos lois et notre politique commerciale", a-t-il assuré, promettant de commencer "rapidement" les négociations avec l'UE.
Le 23 juin 2016, 51,89% des Britanniques avaient voté en faveur d'un divorce avec l'UE lors d'un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE.
A défaut de mise en œuvre de cette décision historique, le Parlement avait rejeté plusieurs fois l'accord de retrait négocié entre l'ex-Première ministre britannique Theresa May et les dirigeants européens.
Le Brexit, prévu au début au 29 mars 2019, a été reporté à trois reprises.
Ces reports multiples avaient pesé lourdement sur l'économie et la monnaie du pays, mais également divisé profondément la société britannique.
L'accord du Brexit négocié avec Bruxelles règle dans les grandes lignes le divorce avec l'UE, en garantissant notamment les droits des ressortissants et en réglant le casse-tête de la frontière irlandaise.
Il vise surtout à garantir un passage en douceur vers une relation future qui reste à déterminer.
Le texte prévoit, en effet, une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020, pendant laquelle les Britanniques continueront d’appliquer les règles européennes et d’en bénéficier.
Ils verseront leur contribution financière, mais sans siéger dans les institutions ni participer aux décisions.
Cette période ne pourra être prolongée qu’une seule fois, jusqu’à fin 2022 au maximum.■