Malgré la hausse des contaminations liées au variant Omicron dans le monde, plusieurs pays ont décidé, ces derniers jours, d’alléger, voire lever complétement leurs mesures de restrictions, en misant sur la vaccination et une gravité nettement moindre que celle causée par Delta.
Le Danemark a été le premier pays de l’Union européenne à lever toutes ses restrictions. L'Angleterre a mis fin, le 27 janvier, à la quasi-totalité des dernières restrictions en vigueur dans le pays. En Espagne, les autorités de la Catalogne ont mis fin, depuis le vendredi 28 janvier, à l'obligation de présenter un pass sanitaire pour entrer dans les bars, restaurants et salles de sport, le jugeant peu efficace face à la grande contagiosité d'Omicron. La France commence, ce mercredi, à lever certaines restrictions imposées pour freiner la propagation du Covid-19.
Cependant, certains pays font le choix de maintenir les mesures sanitaires, à l’image de la Suisse et de l’Allemagne. À l'instar des pays européens, de plus en plus de pays en Asie et en Afrique desserrent la vis ou prévoient de le faire dans les prochains jours.
La situation sanitaire permet-elle un certain optimisme avec le variant Omicron ? Faut-il craindre une dégradation de la situation épidémique avec la levée des restrictions dans le monde ?
Inquiet face à une progression des décès dans la plupart des régions, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé que «nous sommes préoccupés par le fait qu’un récit s’est installé dans certains pays selon lequel, en raison des vaccins – et en raison de la transmissibilité élevée et de la faible gravité d’Omicron –, la prévention de la transmission n’est plus possible et n’est plus nécessaire». Sur la levée des restrictions dans plusieurs pays dans le monde, Tedros a averti qu’Omicron ne devait pas être sous-estimé, même s’il s’est avéré qu’il entraînait moins de maladies graves que les variants précédents.
Au Maroc, le gouvernement a annoncé le 28 janvier la réouverture de ses frontières aériennes à partir du 7 février, après deux mois de fermeture complète. Toutefois, une série de mesures et dispositions ont été prises pour conserver les acquis réalisés par le Royaume en matière de lutte contre la pandémie. De plus, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a déclaré, lors une rencontre avec le patronat, que «de nouvelles mesures seront annoncés prochainement».
Le chef de gouvernement a relevé que, dans le sillage de la réouverture des frontières aux vols en provenance et à destination du Royaume, la généralisation de la vaccination demeure l'unique solution pour relancer l'économie nationale.
Dans ce sens, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a indiqué que le Maroc perd tout l'effort fourni au début de la campagne de vaccination, puisque seules 4,5 millions de personnes ont tendu le bras pour la troisième dose, alors que 23 millions de personnes ont reçu la deuxième dose. «Nous sommes à un moment très important», a martelé Khaled Ait Taleb, qui a souligné que «le nombre de décès parmi les vaccinés avec 3 doses est tout juste de 1,08%, alors que depuis le début de la pandémie, 67,4% des personnes décédées sont non-vaccinées. De même, depuis le démarrage de la troisième dose, 41% des décès sont parmi les non-vaccinés».
Même si le pic des contaminations a été très probablement atteint il y a deux semaines, les autorités marocaines s'inquiètent néanmoins d'une hausse des cas en réanimation. Dans son bilan bimensuel de la situation épidémique, le ministère indique que «les admissions en réanimation et aux soins intensifs ont commencé à augmenter de manière sensible, enregistrant 867 cas durant la semaine passée, soit une augmentation de 18,8%, faisant état de 230 décès au cours de la même période (+47,4%)».
K.A