La compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a accusé des pertes estimées à 750 millions de dollars par an à cause de la contrebande de carburant.
"Les trafiquants et les voleurs ont non seulement infiltré les milices qui contrôlent une grande partie de la Libye, mais aussi les compagnies de distribution de carburant censées vendre de l'essence aux citoyens à prix bas", indique, mercredi, le président de NOC, Moustafa Sanalla, lors d'une conférence sur le pétrole à Genève (Suisse).
Sanalla a fait savoir que les "sommes énormes" que les trafiquants génèrent à la faveur de la livraison illégale de carburant "ont corrompu une grande partie de la société libyenne", notant que le peu de mesures prises jusqu'à présent n'ont pas été suffisantes pour dissuader ces trafiquants.
Le président de NOC a demandé l'aide des "voisins et des amis de la Libye, mais surtout du peuple libyen" afin d'éradiquer le fléau de la contrebande et du vol de carburant qui menace l'économie nationale du pays.
Le prix du carburant en Libye, l’un des moins chers au monde, fait de la contrebande des hydrocarbures, notamment vers la Tunisie voisine ou vers l'Italie et Malte, une activité très lucrative.
La Libye produit actuellement autour d'un million de barils par jour, contre 1,6 million avant la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.
La fermeture des ports pétroliers a coûté plus de 130 milliards de dollars à la Libye depuis fin 2014, selon la NOC.■