L'Iran a annoncé mercredi une nouvelle réduction de ses engagements nucléaires, après avoir conclu à l'échec temporaire de la médiation française pour lancer un dialogue entre Téhéran et Washington.
Dans une allocution télévisée, le président iranien Hassan Rohani a déclaré avoir "donné l'ordre" à l'Organisation de l'énergie atomique iranienne "de prendre toutes les mesures nécessaires en matière de recherche et de développement et d'abandonner tous les engagements en place dans ce domaine", de façon à doter le pays de tout ce dont il a "besoin pour l'enrichissement" de l'uranium.
"Nous ne sommes pas parvenus au résultat que nous désirions" dans le cadre de la récente tentative diplomatique menée par la France pour sauver l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, a ajouté Rohani.
Menés par la France, les Européens ont essayé de désamorcer la tension entre l'Iran et les États-Unis, qui a failli tourner à l'affrontement militaire direct en juin.
Affirmant que la diplomatie a encore ses chances, et en faisant état de progrès importants dans les négociations, Rohani a indiqué que l'on était encore loin du compte.
Il a donné "à l'Europe" un "nouveau délai de 60 jours" pour répondre aux exigences de Téhéran, faute de quoi l'Iran se déliera encore un peu plus de ses engagements.
La France tente d'organiser une rencontre entre Donald Trump et Hassan Rohani en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, fin septembre à New York.
Paris souhaite ainsi accorder à l'Iran une ligne de crédit de 15 milliards de dollars que l'accord de 2015 était censé lui procurer, mais que les sanctions américaines lui ont retirée.
La reprise de ces mesures de réduction des engagements iraniens vient en réponse au retrait américain du pacte validé par le Conseil de sécurité de l'ONU.
L'accord de Vienne avait accordé à l'Iran la levée d'une partie des sanctions internationales qui l'isolaient depuis des années en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire, destinée à rendre impossible l'acquisition de l'arme atomique par Téhéran.
Pour sa part, le président américain Donald Trump a entamé une politique de pression maximale afin de forcer l'Iran à négocier un accord plus contraignant.■