Le déficit public français devrait s'établir à 11,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, encore creusé par le reconfinement qui vient d'être décrété, a annoncé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt.
"La Covid-19 nous a coûté 186 milliards d'euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d'activité, et 86 milliards de mesures d'urgence sanitaires et économiques", a indiqué le ministre dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD).
Le déficit public est estimé à "248 milliards d'euros en 2020, soit 11,3% du PIB, quand nous l'estimions à 53,5 milliards au début de l'année".
La dette, elle est prévue à "119,8% du PIB".
Les chiffres détaillés par Olivier Dussopt rejoignent ceux annoncés par le ministre de l'Economie et de la Relance, Bruno Le Maire, qui a indiqué que le gouvernement, après sa décision de reconfiner de nouveau le pays, table désormais sur une augmentation de la dette publique prévue à 119,8% du PIB en 2020.
Auparavant, le niveau d'endettement était prévu à 117,5% du PIB.
«Ces dépenses vont nous permettre de rebondir très vite et d'accélérer la transformation de l'économie française pour la rendre plus compétitive", ajoute Le Maire.
Au lendemain de l’annonce par le Président Emmanuel Macron d’un retour au confinement pour faire face à la deuxième vague de coronavirus, l’exécutif a annoncé de nouvelles mesures de soutien aux entreprises qui devront coûter à l’Etat près de 15 milliards d'euros en un mois de confinement.
Ces mesures viennent s’ajouter aux près de 470 milliards d'euros déjà mobilisés depuis mars dernier.
Par ailleurs, l’exécutif va proposer d'inscrire 20 milliards d'euros de crédits supplémentaires dans le quatrième projet de Loi de Finances rectificative qui sera examiné en Conseil des ministres mercredi, car il estime nécessaire d'avoir «une réserve de précaution de 5 milliards d'euros supplémentaires pour faire face à d'éventuelles nouvelles dépenses».
La France a instauré un nouveau confinement national qui court au minimum jusqu’au 1er décembre afin de juguler une deuxième vague pandémique plus virulente, mais cette fois-ci avec une économie qui continuera à fonctionner.