Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE), réunis en sommet à Bruxelles, ont convenu jeudi soir d'accorder au Royaume-Uni deux options pour permettre un report du Brexit, au-delà de la date initialement prévue du 29 mars.
"Le Conseil européen convient d'une prorogation jusqu'au 22 mai 2019, à condition que l'accord de retrait soit approuvé par la chambre des communes la semaine prochaine.
Si l'accord de retrait n'est pas approuvé par la chambre des communes la semaine prochaine, le Conseil européen convient d'une prorogation jusqu'au 12 avril 2019 et attend du Royaume‑Uni qu'il indique avant cette date une voie à suivre, en vue de son examen par le Conseil européen", lit-on dans des conclusions adoptées par les dirigeants européens lors de ce sommet.
Les leaders européens ont, par ailleurs, réitéré qu'"il ne saurait y avoir de réouverture de l'accord de retrait dont l'Union et le Royaume-Uni sont convenus en novembre 2018", insistant que "tout engagement, toute déclaration ou tout autre acte unilatéral devrait être compatible avec (...) l'esprit de l'accord de retrait".
Appelant les Etats membres à se préparer à tous les scénarios concernant l'issue du Brexit, ils ont souligné la nécessité de poursuivre "les travaux sur les mesures de préparation et d'urgence, à tous les niveaux, pour les conséquences du retrait du Royaume-Uni, en tenant compte de tout ce qui pourrait advenir".
Réagissant à cet accord des vingt-sept, le président du Conseil européen a relevé dans une déclaration que la Première ministre britannique, Theresa May, a accepté les deux options offertes par l'UE sur le report du Brexit.
"J'ai rencontré Mme May à plusieurs reprises pour être sûr que le Royaume-Uni accepte les scénarios d'une extension et je suis ravi de confirmer que nous avons un accord là-dessus", s'est félicité Tusk.
Le président du Conseil européen a également insisté sur la date du 12 avril prévue en cas de rejet de l'accord de retrait la semaine prochaine par les députés britanniques.
"Jusqu'à cette date, toutes les options resteront ouvertes : le gouvernement britannique aura le choix d'un accord, d'un non-accord, d'une longue prolongation ou d'une révocation de l'article 50", a-t-il fait observer.
Lors d'une conférence de presse, May a également confirmé l'accord obtenu avec les Européens, tout en soulignant que le "moment de vérité" était désormais arrivé pour les députés de la Chambre des communes.
"Ils devront accepter l'accord de retrait la semaine prochaine s'ils sont en faveur d'un retrait ordonné du Royaume-Uni de l'UE", a-t-elle souligné.
Après avoir exclu d'éventuelles élections, May a aussi affirmé qu'elle n'avait pas l'intention de révoquer l'article 50, ce qui équivaudrait à annuler le Brexit.
"Nous avons donné un choix aux citoyens et ils ont voté pour quitter l'UE. Nous devons respecter leur décision", a-t-elle insisté.
La Première ministre britannique avait demandé mercredi à l'UE un report du Brexit jusqu'au 30 juin, mais cette date posait problème d'un point de vue juridique à Bruxelles, en raison des élections européennes prévues du 23 au 26 mai prochains.■