Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
D’après les données de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, le continent possède 54% des réserves mondiales de platine, 78% de diamant, 40% de chrome, 28% de manganèse.19 pays d’Afrique disposent d’importantes réserves d’hydrocarbures, de pétrole, de gaz, de charbon et différents minéraux. Ainsi que 90% des réserves mondiales de cobalt, le minerai le plus important aujourd’hui pour toutes les industries du futur.
Sans oublier l’or, avec le Ghana, qui a dépassé l'Afrique du Sud en tant que premier producteur d'or du continent. En 2019, le pays a produit plus de 142,4 tonnes d'or. L'Afrique du Sud reste un acteur majeur, avec une production de 118,2 tonnes d'or en 2019. Le Soudan, le troisième plus grand pays d'Afrique par sa superficie, a produit plus de 76,6 tonnes d'or en 2019. Le Mali, pays d'Afrique de l'Ouest, a connu une augmentation significative de sa production d'or, passant de 61,2 tonnes en 2018 à plus de 71 tonnes en 2019. Et le Burkina Faso, avec une production de 62 tonnes d'or en 2019, complète la liste des cinq principaux producteurs d'or en Afrique. Nous pouvons au vu de ces chiffres faire le lien entre les conflits dans ces pays et les différents coups d’État qui y ont eu lieu, sur fond de grandes richesses en ressources naturelles, convoitées par les grandes puissances, qui freinent le développement du continent et continuent d’exploiter ses richesses l’appauvrissant davantage. D’ailleurs, l’or était le premier produit exporté en valeur de 16 pays en 2020, soit environ 30% des nations africaines.
Hormis l'or, le sous-sol du continent regorge aussi de divers métaux de première importance, comme le fer, le cuivre, l’aluminium… À l'échelle mondiale, il est estimé que l'Afrique représente 40% des réserves d'or, 30% des réserves de minerais et 12% des réserves de pétrole. L’Afrique possède, à elle seule, plus de 60 types de minerais différents, totalisant ainsi un tiers des réserves minérales mondiales, tous minerais confondus. A titre d’exemple, elle est dotée de 90% des réserves de platinoïdes; 80% de coltan; 60% de cobalt; 70% du tantale.
Tout ceci s’ajoute à la guerre d’influence qui se joue en Afrique autour des terres rares. C’est une guerre ouverte entre la Chine, la Russie et les USA. C’est dans ce sens que la Maison Blanche multiplie les mains tendues aux pays africains afin de développer des relations bilatérales autour de l’extraction et du raffinage des minerais stratégiques.
En effet, le continent africain est une terre de convoitise. Elle regorge de sources énergétiques très variées, réparties dans des zones distinctes : abondance d’énergies fossiles (gaz en Afrique du nord, pétrole dans le Golfe de Guinée et charbon en Afrique australe), bassins hydrauliques en Afrique centrale, gisement uranium; rayonnement solaire dans les pays sahéliens; et capacités géothermiques en Afrique de l’est.
À un autre niveau, le continent compte 24% des terres arables mondiales, alors qu’elle ne génère que 9% de la production agricole. La population africaine équivaut à environ 17% de la population mondiale, mais ne consomme que 4% de l’énergie produite.
Pourtant, le nouveau rapport de la Banque mondiale nous indique des disparités pour le moins choquantes puisque les pays africains ne bénéficient en moyenne que de 40% environ des recettes qu'ils doivent naturellement générer grâce à leurs ressources naturelles. Toutes ces richesses peuvent logiquement assurer de manière forte et durable le développement du continent. Pourtant, le constat ne souffre aucune ombre : ces richesses ne profitent pas ou pas assez aux populations qui souffrent de famine, de manque de moyens, de précarité et d’extrême pauvreté puisque de nombreuses économies africaines n’arrivent pas encore à convertir tout ce potentiel en développement économique stable et pérenne. Tout le défi de l’Afrique de demain est de faire de ces matières premières une puissante source de croissance afin de mieux se diversifier économiquement pour moins dépendre de ces mêmes ressources.