Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a ordonné l’ouverture d’une enquête suite à l’incendie survenu mercredi soir à l’hôpital public Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane (ouest), dans lequel onze bébés ont péri, a annoncé jeudi le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome.
Cette enquête va porter sur l’état des installations de cet hôpital de Tivaouane mais aussi sur celles des autres établissements sanitaires du pays, a indiqué le ministre de l’Intérieur.
Antoine Diome, dont les propos ont été rapportés par des médias locaux, s’était rendu à Tivaouane où il a présenté aux familles éplorées les condoléances de l’Etat.
Il a fait part de son émotion et se dit d’autant plus attristé que ce drame concerne de nouveau-nés.
A l’annonce de ce drame, le président Macky Sall a fait part de sa douleur suite à cet incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane.
"A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion", a écrit Macky Sall sur son compte Twitter.
Le maire de la ville de Tivaouane, Demba Diop, a déclaré que "trois bébés ont été sauvés", soulignant que l'incendie a été causé par "un court-circuit et que le feu s'est propagé très vite".
Depuis Genève où il se trouvait pour participer à la 75-ème assemblée de l 'OMS, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a lui aussi parlé de court-circuit des branchements de la Senelec qui serait à l'origine de l'incendie.
"C'est un court-circuit électrique qui a provoqué l'incendie selon les premiers éléments que nous avons. Le système de branchement électrique sera contrôlé davantage", a dit M. Abdoulaye Diouf Sarr qui a décidé d'écourter sa mission pour rentrer jeudi en début d'après-midi à Tivaouane, une ville religieuse, fief de l'influente confrérie musulmane des Tidyanes du Sénégal.
Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué que le service touché "est une structure néonatale qui a une capacité de 13 bébés et au moment de l'incendie, il y en avait 11 que les infirmières n'ont pas pu sauver", rappelant que l'année dernière, à la même période, pour les mêmes circonstances, 4 bébés sont morts à l'hôpital de Linguère.
"Cette situation est très regrettable et extrêmement douloureuse. L'enquête est en cours pour voir ce qui s'est passé" à l'hôpital de Tivaouane, a ajouté le ministre de la Santé sur la radio RFM.
Suite à ce drame, la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) a "décidé de suspendre toute ses activités politiques sur l’ensemble du territoire national et dans le diaspora pour une durée de 72h".
"Nous espérons que toutes les mesures seront enfin prises pour que ce genre de drames ne survienne plus dans notre pays", a affirmé la coalition dans un communiqué. A rappeler que début avril, un autre drame survenu dans un hôpital public avait bouleversé le pays.
La presse locale avait rapporté qu'Astou Sokhna, une femme d'une trentaine d'années enceinte de neuf mois, était morte le 1er avril à l'hôpital public de Louga (nord) après avoir attendu dans de très grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
Ce décès avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d'indignation contre les carences du système de santé publique.
Face au tollé provoqué par le décès de Mme Sokhna, le président Macky Sall avait donné pour instruction de déterminer les responsabilités.
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait reconnu le 14 avril que la mort de Mme Sokhna aurait pu être évitée. Le directeur de l'hôpital a été révoqué et remplacé.
Trois sages-femmes qui étaient de garde la nuit du drame ont été condamnées le 11 mai à six mois de prison avec sursis pour "non-assistance à personne en danger" par le tribunal de grande instance de Louga. Trois autres sages-femmes, de garde pendant la journée, ont été relaxées.