La pandémie de Covid-19 devrait faire perdre plus de 8 milliards d'euros aux clubs européens de football sur deux saisons, selon un nouveau rapport de l'Union des associations européennes de football (UEFA).
Sur ces deux saisons, l'instance européenne évalue à 8,7 milliards d'euros le manque à gagner cumulé au sein de ses 55 championnats, dont 7,2 milliards d'euros pour les 711 clubs les plus importants et 1,5 milliard pour les autres.
Le huis clos a lourdement pesé, explique l'UEFA dans son rapport publié vendredi, en se concentrant sur les 711 clubs de l'élite: les recettes de billetterie devraient fondre de 3,6 à 4 milliards d'euros au total sur deux ans, et le flou demeure sur le retour à des stades pleins.
Les revenus commerciaux devraient eux diminuer de 2,4 à 2,7 milliards d'euros, tandis que les droits TV seront amputés de 1,2 à 1,4 milliard sur ces deux saisons, avec déjà des renégociations à la baisse "de 700 millions d'euros" au-delà de 2021 pour les diffuseurs de l'UEFA et des cinq grands championnats.
Le choc est particulièrement violent en Ligue 1 à cause du retrait de Mediapro, qui explique la plongée "d'environ 30%" des revenus globaux des clubs français, les plus touchés en Europe avec les clubs écossais.
L'UEFA a procédé en conséquence au lancement d'une consultation avec "les fédérations, ligues, clubs, joueurs, entraîneurs et agents", qui doit aboutir à une série de réformes pour favoriser "le redressement" du foot européen et "renforcer" ses mécanismes de redistribution.
Intégrant tous les comptes déjà publiés, ainsi que les renégociations de droits TV et une série de paramètres, cette étude sur 112 pages est de loin la plus précise sur l'impact économique du Covid-19 pour le football professionnel.
A l'automne dernier, la FIFA avait estimé que la pandémie risquait d'amputer de 14 milliards de dollars "la totalité de l'économie du football".
Le syndicat européen des clubs (ECA) avait de son côté chiffré à 4 milliards d'euros le manque à gagner pour les clubs européens en 2019-20 et 2020-21, avant que son ancien président Andrea Agnelli n'évoque en décembre une fourchette de "6,5 à 8,5 milliards d'euros".