Ce sont les cris de la femme qui frappait violemment à la porte et tentait vainement de l’ouvrir qui nous firent sortir.
Une fumée noirâtre s’échappait du bas de la porte. Ne comprenant pas ce qu’elle disait, nous alertâmes nos autres voisins.
Ce sont eux qui défoncèrent la porte pour la voir se précipiter dehors, toute rouge, suffoquant après avoir visiblement inhalé beaucoup de fumée.
Quelques minutes plus tard, les pompiers étaient là. Il y avait plus de peur que de mal.
Dans ses explications, nous apprîmes que son mari l’enfermait chez elle chaque fois qu’il partait au boulot. Et s’en allait avec la clé. C’était assez incroyable !
Mais plus le temps passait, plus je commençais à prendre goût à ma nouvelle vie à l’étranger, malgré les moments difficiles qu’il nous arrivait de traverser.
La vie en groupe nous aidait parfaitement à surmonter les instants de galère, l’hiver glacial et les incompréhensions fréquentes avec la communauté marocaine.
Nous commencions également à comprendre beaucoup de choses par la bonne volonté nos voisins (de gauche) qui supportaient fréquemment nos tapages nocturnes et intervenaient assez souvent pour régler nos différends avec les autres habitants du quartier.
Le fils aîné nous a appris beaucoup de petites choses sur le mode de vie des Marocains, leur manière de penser ainsi que la perception qu’ils ont des Subsahariens.
C’est ainsi qu’il m’a confié que c’est «hchouma» et très mal vu, surtout pour des célibataires, de recevoir des filles, qu’elles soient marocaines ou non.
Il m’a aussi révélé que même son meilleur ami n’était jamais venu chez lui : ils se voyaient au café, comme le font la plupart des Marocains.
(A suivre)
D. W.
