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Dialogue social : Un sursis pour El Othmani

Dialogue social : Un sursis pour El Othmani

Le chef du gouvernement a la banane.

Saad Eddine El Othmani s’est tiré d’une situation délicate en réussissant, jeudi, à faire aboutir le dialogue social.

Le nouvel accord social signé (voir en bas) entre le gouvernement, trois centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), marque en effet l’ouverture d'une période de décrispation qui vient mettre fin à plusieurs mois de… dialogues de sourds.

Et le chef du gouvernement s’en réjouit.

Ce dialogue a été couronné par un accord important qui va contribuer sans nul doute à jeter les fondements de la paix sociale, à améliorer les conditions sociales dans le pays et à renforcer l'économie nationale dans un "climat sain", fait-il savoir.

Même son de cloche du côté du patronat. Pour le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Salaheddine Mezouar, cet accord "équilibré" souligne la disposition de tous les partenaires sociaux à s'entendre pour aller de l'avant et aboutir à des solutions.

Tout autant, les secrétaires généraux des centrales syndicales signataires (Union marocaine du travail – UMT, Union générale des travailleurs du Maroc - UGTM, Union national du travail au Maroc - UNTM) ont salué la teneur de ce nouvel accord social.

Mais en réalité, El Othmani s’est juste offert un sursis.

Car si un compromis a pu être trouvé pour le moment, il n’en demeure pas moins vrai que tous les sujets n’ont pas été traités.

D’ailleurs, l'accord tripartite prévoit de poursuivre le dialogue sur différents autres dossiers.

Et le secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukharik, l’a bien rappelé : il s’agit d’une "première phase dans la perspective de réaliser le reste de nos revendications justes et légitimes".

Tout comme l’a fait le SG de l’UNTM, Abdelilah El Halouti, qui estime que cet accord est un pas important, bien qu’il ne réponde pas à l'ensemble des revendications des syndicats.

Par ailleurs, cet accord ne semble pas faire l’unanimité.

Les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT), conduits par le secrétaire général, Abdelkader Zair, se sont retirés de la cérémonie de signature de cet accord tripartite.

Quant à la Fédération démocratique du travail, elle avait auparavant qualifié de «boiteux» le compromis entre le gouvernement et les centrales syndicales, tout en décidant de boycotter les célébrations du 1ermai.

C’est dire que El Othmani n’a gagné qu’une partie de la bataille sociale.

 

Le coût de la paix sociale

Les mesures qui ont été prises :

- Augmentation générale des salaires de près de 800.000 fonctionnaires des administrations de l'Etat, des collectivités territoriales et des institutions publiques à caractère administratif d'une enveloppe globale de 2,5 milliards de dirhams durant l'année en cours pour atteindre sept milliards de dirhams en 2021.

- Augmentation des allocations familiales au profit de quelque 400.000 fonctionnaires, avec un budget annuel d'un milliard de dirhams.

- Création d'un nouvel échelon pour les fonctionnaires des échelles inférieures et amélioration des critères de promotion en faveur de nombreuses catégories du secteur de l'Education nationale : cette mesure concerne plus de 24.000 fonctionnaires et coûtera plus de 200 millions de dirhams.
 

Ce que ça donne dans les détails :

- Augmentation mensuelle de 500 dirhams net pour les échelles 6, 7, 8, 9 et pour les échelons de 1 à 5 de l'échelle 10. Cette hausse consiste à verser 200 dirhams à partir du 1er mai 2019, 200 dirhams en janvier 2020 et 100 dirhams en janvier 2021.

- Hausse nette de 400 dirhams pour les fonctionnaires avec l'échelon 6 et plus de l'échelle 10.

  Cette hausse sera versée sur la base de 200 dirhams à partir du 1er mai 2019, de 100 dirhams en janvier 2020 et de 100 dirhams en janvier 2021.

- Augmentation des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant dans la limite de trois enfants, qui sera versée à partir du 1er juillet 2019.

- Pour le secteur privé, l'accord prévoit une hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 10% sur deux ans dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services dans le secteur privé ainsi que dans le secteur agricole.

 Selon l'accord tripartite, il s'agit d'une hausse de 10% du SMIG sur deux ans, avec 5% à partir de juillet 2019 et 5% en juillet 2020.

Et ce, outre une augmentation des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant dans la limite de trois enfants qui sera versée à partir du 1er  juillet 2019.

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