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"Morocco first" : Protectionnisme, le retour par la grande porte

"Morocco first" : Protectionnisme, le retour par la grande porte

Il y a quelques mois, le président américain Donald Trump faisait l’objet de toutes les critiques.

Son fameux slogan protectionniste «America first» sonnait comme une incongruité dans un univers complètement mondialisé. 

 

Aujourd’hui, la crise économique a fait évoluer les postures et convictions.

Le protectionnisme n’est plus ce signe rétrograde de repli sur soi, mais plutôt une façon de protéger son économie.

Le Maroc, comme beaucoup d’autres pays, s’est inscrit dans cette mouvance.

Et à juste titre d’ailleurs, au regard notamment du tissu économique composé à 95% de PME, des structures fragiles et peu résilientes aux chocs externes.

Il faut donc protéger les entreprises locales.

Le «Morocco first» trouve ainsi toute sa légitimité dans ce contexte de crise, validé en cela par le projet de Loi de Finances rectificative 2020 (PLFR).

On ne le mime plus en cachette, on l’écrit noir sur blanc.

"La pression exercée sur les réserves nationales de change impose de prendre des mesures pour encourager la substitution des importations par la production locale.

Dans ce cadre, il est proposé d'augmenter les droits d’importation applicables à certains produits finis de consommation de 30% à 40%, et ce dans la limite des taux consolidés par le Maroc au niveau de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)", indique la note de présentation du PLFR.

De même, un effort sera déployé pour maintenir la demande à travers la révision du dispositif encadrant la commande publique en vue d'encourager les secteurs à forte valeur ajoutée locale.

Ces actions seront accompagnées par un support fort au "consommer marocain", incluant marketing et promotion, et accompagnement administratif et fiscal. 

En outre, il sera procédé à une opérationnalisation des mécanismes en vigueur en matière de préférence nationale et de respect des spécifications techniques et des normes et produits d'origine marocaine dans le domaine de la commande publique de l'Etat, des collectivités territoriales et des établissements et entreprises publics. 

Par ailleurs, rappelons que dans un souci d'amélioration des recettes douanières collectées au titre du droit d'importation, d'encouragement de la production locale et de réduction du déficit de la balance commerciale, il avait été procédé, dans le cadre de la LF 2020 initiale, à l'augmentation de la quotité du droit d'importation applicable à certains produits finis de 25% à 30%.

Actuellement donc, comme le souligne si bien le ministère des Finances, un renforcement de la protection de la production nationale semble nécessaire pour accompagner les efforts entrepris en matière d'appui aux entreprises en difficulté.

Quid des cris d’orfraie lancés par la Banque mondiale ?

Rappelons que cette dernière s’était alarmée, il y a peu, estimant que «les mesures de restriction imposées par les pays exportateurs réduisent l'offre mondiale, entraînant une hausse des prix. Ce qui provoque la mise en place de nouvelles restrictions à l'exportation pour protéger les marchés intérieurs, générant un «effet multiplicateur» sur les prix mondiaux».

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