Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi 17 décembre sa quatrième réunion trimestrielle au titre de l’année 2024.
Lors de cette session, il a analysé l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale, ainsi que les projections macroéconomiques à moyen terme établies par la Banque, indique un communiqué de BAM.
Sur le plan international, le Conseil a noté que l’économie mondiale continue d’être globalement résiliente, mais ses perspectives sont entourées d’un niveau élevé d’incertitudes.
Celles-ci sont liées principalement aux conflits et aux tensions géopolitiques, ainsi qu’aux mesures annoncées par la nouvelle Administration américaine et aux conséquences de leur mise en œuvre.
Quant à l’inflation, après la forte décélération enregistrée ces deux dernières années, elle poursuit sa convergence vers les objectifs des banques centrales, notamment dans les principales économies avancées, quoiqu’à une cadence irrégulière.
Au niveau national, le Conseil a d’abord passé en revue les nouvelles données disponibles depuis sa dernière réunion, et s’est arrêté en particulier sur celles de la Loi de Finances 2025 et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027 qui font ressortir une volonté du Gouvernement de poursuivre la consolidation des équilibres macroéconomiques.
Le Conseil a ensuite discuté les projections à moyen terme de la Banque qui tablent sur une amélioration du rythme des activités non agricoles à la faveur notamment des différents chantiers d’envergure lancés ou programmés. En revanche, la production agricole demeure tributaire des conditions climatiques qui restent largement incertaines.
En parallèle, après la décélération amorcée au deuxième trimestre 2023, l’inflation continue d’évoluer à des niveaux bas et terminerait cette année avec un taux moyen autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023.
Elle devrait rester modérée à moyen terme, se situant, selon les projections de Bank Al-Maghrib, à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. De même, sa composante sous-jacente, qui traduit la tendance fondamentale des prix, devrait poursuivre sa décélération revenant de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026.
Le Conseil a également noté que les anticipations d’inflation restent bien ancrées. En effet, les dernières données de l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib auprès des experts du secteur financier indiquent que ces derniers s’attendent à un taux moyen de 2,3% pour l’horizon de 8 trimestres et de 2,4% pour celui de 12 trimestres.
Sur le volet de la transmission de ses décisions, après la réduction du taux directeur opérée en juin dernier, les taux débiteurs ont accusé une baisse trimestrielle de 22 pb, recouvrant un recul de 25 pb pour les entreprises et une quasi-stabilité pour les particuliers.
Compte tenu de l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives à moyen terme notamment au plan international, le Conseil a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2,50%.
Il continuera de suivre de très près l’évolution de la conjoncture et fondera ses décisions réunion par réunion sur la base des données les plus actualisées.
Au niveau national, les projections de Bank Al-Maghrib tablent sur une quasi-stabilité de la croissance non agricole autour de 3,5% en 2024 avant une amélioration à 3,6% en 2025 et à 3,9% en 2026.
Pour sa part, pâtissant des conditions climatiques défavorables ayant prévalu lors de la précédente campagne, la valeur ajoutée agricole accuserait un repli de 4,6% cette année, avant d’afficher, sous l’hypothèse de récoltes céréalières de 50 millions de quintaux équivalant à la moyenne des 5 dernières années, des progressions de 5,7% en 2025 et de 3,6% en 2026.
Au total, la croissance de l’économie nationale devrait se limiter à 2,6% cette année, après 3,4% en 2023, mais s’accélèrerait à 3,9% au cours des deux prochaines années.