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L'Algérie n'est plus un Etat

L'Algérie n'est plus un Etat

L'Union européenne a mis en garde vendredi Alger contre les conséquences des restrictions commerciales imposées à l'Espagne. Tout de suite après, le voisin de l'Est a effectué un revirement à 180 degrés à travers la mission algérienne auprès de l'UE qui a démenti toutes les mesures annoncées précédemment. Ridicule. 

Un Etat se définit par 3 éléments constitutifs : un territoire, une population et un pouvoir politique organisé. Cette dernière condition s'est égarée à l'Est du Maroc où le pouvoir en place multiplie les décisions et sorties hasardeuses, ne sait plus sur quel pied danser ni à quel saint se vouer.

Les sorties virulentes du chef de l'Etat n'ont d'égal que les moqueries qu'elles engendrent sur les réseaux sociaux. Et en la matière, nous avons eu une masterclass cette semaine, signée monsieur Tebboune himself. 

Ce dernier a suspendu mercredi un "traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération" conclu en 2002 avec l'Espagne, après un revirement de Madrid sur la question du Sahara marocain qui l'amène, par pragmatisme, à soutenir la position du Maroc, au grand dam d'Alger. 

48 heures plus tard, dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission en charge du Commerce, Valdis Dombrovskis, ont jugé cette décision "extrêmement préoccupante".

"Nous évaluons les implications des actions algériennes", notamment l'instruction donnée aux institutions financières "d'arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l'accord d'association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l'investissement", ont-ils précisé. 

"Cela conduirait à un traitement discriminatoire d'un Etat membre de l'UE et nuirait à l'exercice des droits de l'Union au titre de l'accord", ont souligné les deux responsables européens, après une réunion à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

L'UE "est prête à s'opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l'encontre d'un Etat membre", ont-ils menacé.

Alger fait 3 pas en arrière

L'Algérie a tout de suite battu en retraite après ces menaces à peine cachées des responsables de l'UE. Elle a déploré hier soir "la précipitation avec laquelle la Commission européenne a réagi, sans consultation préalable, ni vérification aucune auprès du gouvernement algérien". 

La mission de l'Algérie auprès de l'UE a regretté que la Commission "ne se soit pas assurée que la suspension d'un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l'occurrence l'Espagne, n'affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l'Accord d'association Algérie-Union européenne".

Mais là où l'amateurisme algérien atteint son paroxysme, c'est lorsque les représentants de ce pays nous disent que "s'agissant de la prétendue mesure d'arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n'existe en fait que dans l'esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser". 

Pourtant, dès jeudi matin, le communiqué de l'Association des banques algériennes demandant l'arrêt des transactions commerciales avec l'Espagne circulait sur les réseaux sociaux et dans la presse algérienne. 

Rappelons juste que toutes les banques algériennes ont des capitaux majoritairement publics, ce qui, de facto, fait de ce communiqué une décision d'Etat que des représentants du même Etat ont cherché à démentir. Algérie, y a-t-il encore un pilote à bord ? 

A.H.

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