Les Nations Unies ont appelé, vendredi, à multiplier par deux les financements en faveur de la nature d'ici à 2025.
"Alors que le monde se prépare aux négociations sur le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, les financements pour la nature demeurent insuffisants", a déploré le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans sa deuxième édition du rapport State of Finance for Nature.
Pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C, il faut mettre un terme à la perte de biodiversité, atteindre la neutralité en matière de dégradation des sols et les objectifs de développement durable, a-t-il préconisé, estimant qu’il est également urgent de prendre des mesures radicales en matière de réduction des émissions, de conservation de la nature et de consommation et de production durables.
Selon l'agence onusienne, les solutions fondées sur la nature offrent la possibilité de relever toute une série de défis de manière intégrée.
Pourtant, les flux financiers en faveur de ces solutions ne représentent actuellement que 154 milliards de dollars par an, soit moins de la moitié des 384 milliards de dollars d'investissements annuels nécessaires d'ici à 2025 et seulement un tiers des investissements nécessaires d'ici à 2030 (484 milliards de dollars par an), a relevé le PNUE.
“La science est indéniable. Alors que nous effectuons une transition vers zéro émission nette d'ici à 2050, nous devons également réorienter l'ensemble de l'activité humaine afin d'alléger la pression sur le monde naturel dont nous dépendons tous”, a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE, cité dans le rapport.
Il a indiqué que “cela exige que les investissements en provenance des gouvernements, des entreprises et de la finance augmentent massivement dans les solutions fondées sur la nature, car les investissements dans la nature sont des investissements pour assurer l'avenir des générations suivantes”.
Le rapport est publié une semaine avant le début de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP 15) qui aura lieu à Montréal au Canada. Les gouvernements du monde entier doivent adopter un accord historique visant à stopper et à inverser la perte de la nature d'ici à 2030.
La mobilisation de ressources pour la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 figure parmi les principales questions débattues.
Ainsi, le PNUE et ses partenaires, ont exhorté les gouvernements à parvenir à un accord fixant un mandat clair, exigeant que le secteur financier aligne ses activités sur des objectifs favorables à la nature.