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Zineb Sqalli : «L’action climatique pourrait défavoriser les femmes»

Zineb Sqalli : «L’action climatique pourrait défavoriser les femmes»

Telle qu’elle est actuellement pensée, l’action climatique pourrait accroître les inégalités entre hommes et femmes. C’est le constat par lequel s’ouvre l’intervention de Zineb Sqalli, Managing Director & Partner de BCG Maroc (Boston Consulting Group) dans le cadre du forum américain TED. 

Zineb Sqalli a démarré son intervention en soulignant que l’action climatique est emblématique des projets dits «neutres du point de vue du genre», qui sans le vouloir, peuvent occulter les besoins des femmes. Et d’ajouter : «Si la perspective spécifique des femmes est nativement prise en compte, l’économie verte pourrait aboutir à un monde plus durable et plus inclusif».

Dans le même ordre d’idées, Sqalli a expliqué que l’action climatique pourrait défavoriser les femmes étant donné que celles-ci sont à risque de rater les opportunités massives que présentera la nouvelle économie verte. Afin d’appuyer ses propos, la Managing Director & Partner de BCG Maroc a précisé que «la majorité des emplois verts qui seront créés d’ici 2030, notamment les mieux rémunérés et les plus stables d’entre eux, nécessiteront des compétences dites «STEM» (Science, Technology, Engineering and Mathemathics). Or, les femmes ne représentent que 35% des étudiants STEM». 

Pour faire face à cette situation, Zineb Sqalli insiste sur la nécessité d’intégrer les femmes dans les projets verts. «La solution se trouve dans l'intentionnalité, c’est-à-dire dans le fait d’ intégrer intentionnellement la perspective et les besoins des femmes dans les projets verts, et ce dès leur conception. Car le fait qu’un projet bénéficie aux femmes autant qu’aux hommes ne va pas de soi. Et cela ne vaut pas uniquement pour les projets verts». 

Par ailleurs, elle a rappelé les résultats d’une étude menée par le BCG au Maroc, selon laquelle, l’insécurité est ressortie comme le principal frein à la participation économique des femmes qui avoisine les 20%. «Il s’agit d’un des taux les plus bas du monde, et en régression depuis 20 ans. La prise en compte spécifique des besoins des femmes dans les politiques publiques pourraient être de nature à avoir un impact significatif sur le travail des femmes».

Enfin, Zineb Sqalli a tenu à préciser que «l'approche neutre du point de vue du genre de la majorité des politiques publiques peut en réalité omettre les besoins spécifiques des femmes et devenir discriminatoire à leur égard». Et de poursuivre que «l’économie verte offre une occasion unique de corriger ces biais à grande échelle car l’action climatique nécessitera de repenser de manière fondamentale des pans entiers de l’économie et de la vie sociale. L’intégration de la dimension du genre de manière native dans ces projets verts permettra donc de bâtir un monde plus durable et plus inclusif».

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