Le Fonds d’appui à la cohésion sociale, créé en 2012, manque d’une stratégie intégrée pour la mise en œuvre des programmes de soutien social. Cette «révélation», faite mardi devant la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, nous vient encore une fois de la Cour des comptes.
Diversité des intervenants, absence d’une programmation complémentaire des recettes et des dépenses du fonds à moyen terme, manque de vision claire des ressources prévisionnelles et de suffisamment d'informations sur l’utilisation des montants alloués aux programmes de soutien financés par le Fonds…., sont ainsi autant de faiblesses qui vident le Fonds de sa substance. En gros, ce Fonds est otage d’une forme de décohésion, pour ne pas dire un désordre organisé.
C’est dire que les objectifs pour lesquels il a été mis en place sont loin d’être atteints, notamment financer les programmes d’appui social et l’aide octroyée dans un cadre contractuel aux personnes à besoins spécifiques.
Il faut croire que dès que l’idée de la création de ce fonds a germé, le gouvernement s’est précipité pour sa mise en place, sans avoir au préalable cerner ses modalités de gestion. Raison pour laquelle d’ailleurs il a fallu attendre 2 ans (2014) pour qu’il soit réellement opérationnel.
Conclusion : c’est peu dire que les recettes affectées au Fonds (depuis sa création en 2012 jusqu'à fin 2016), qui s’élèvent à 15,26 Mds de DH, n’auront pas été utilisées d’une façon optimale.
En cela, la Cour des comptes recommande, entre autres, l’élaboration d’une stratégie intégrée en matière d’appui social en partenariat avec tous les intervenants en précisant les objectifs et les couches ciblés ainsi que les plans de financement, et la mise en place d’un mécanisme de coordination, de suivi et d’évaluation.■
D. W.