François Bayrou n’aura pas résisté à l’ultime épreuve de vérité qu’il avait lui-même convoquée. Comme attendu, le Premier ministre a été renversé lundi soir par un vote de confiance perdu à l’Assemblée nationale, moins d’un an après son arrivée à Matignon. Une première dans l’histoire de la Vème République.
Au total, 364 députés ont voté contre la confiance au Premier ministre, tandis que 194 parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale ont voté pour.
Dans un discours grave et combatif d’une quarantaine de minutes, le chef du gouvernement a pourtant tenté de défendre son bilan et d’alerter sur les périls budgétaires menaçant l’Etat.
Mais l’hémicycle, partagé entre résignation et hostilité, n’a pas été convaincu. Le rejet du vote de confiance, conséquence d’un isolement croissant au sein même de sa majorité, scelle la fin de son court mandat.
François Bayrou présentera sa démission au président Emmanuel Macron mardi matin. Ce dernier, confronté à un nouveau casse-tête institutionnel, doit désormais nommer un troisième Premier ministre en moins d’un an.
L’ombre d’une dissolution anticipée, brandie par plusieurs responsables politiques dont Marine Le Pen, revient hanter l’Elysée.
Dans les rangs des oppositions, la gauche se dit prête à gouverner, tandis que Les Républicains, fracturés, n’excluent pas une nouvelle coalition à condition d’écarter La France insoumise.
A droite comme à gauche, les prétendants fourbissent déjà leurs armes, dans un climat de défiance généralisée.