80% des chefs d’entreprise marocains, contre 73% niveau international, prévoient une chute de la croissance mondiale au cours des 12 prochains mois. C’est ce qui ressort de l’édition Maroc de la 26ème CEO Survey menée par PwC, dont les résultats ont été dévoilés lundi 3 avril 2023, lors d’une rencontre avec la presse organisée à Casablanca.
Menée en octobre et novembre 2022 auprès de 4.410 dirigeants d’entreprise, dont 50 au Maroc, cette enquête affirme que l’inflation, la volatilité macroéconomique et les conflits géopolitiques figurent en tête des préoccupations des dirigeants.
«Les crises récurrentes sont aujourd’hui saisies par nos dirigeants comme des accélérateurs de changement et de transformation de leur entreprise. De même que les facteurs plus structurels, notamment le changement climatique, sont à appréhender dans une approche plus globale de développement durable et représentent autant un défi que des opportunités de croissance pour notre économie nationale. Tout cela s’intègre parfaitement avec les réformes entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement du Royaume», souligne Reda Loumany, Managing Territory Partner de PwC au Maroc.
Par ailleurs, l’étude démontre que face au climat économique actuel, les chefs d’entreprise cherchent à réduire les coûts et à stimuler la croissance des revenus. A ce propos, 56% des dirigeants au Maroc, 52% dans le monde, déclarent réduire leurs coûts d’exploitation, tandis que 47% augmentent les prix et 49% diversifient leurs offres de produits et services.
Néanmoins, 67% déclarent ne pas prévoir une réduction des effectifs au cours des 12 prochains mois. Dans le même ordre d’idées, 89% des répondants disent qu’ils n’envisagent pas de réduire les rémunérations en vue de garder les talents et d’atténuer les taux d’attrition de la main-d’œuvre.
Autre chiffre à retenir de l’édition Maroc de l’enquête menée par PwC : 44% des dirigeants au Maroc estiment que dans une décennie, leur entreprise ne sera pas économiquement viable si elle ne se transforme pas. En effet, les chefs d’entreprises sont confrontés à des défis à plus long terme, impactant directement la rentabilité de leurs organisations.
En ce qui concerne les éléments pouvant impacter la rentabilité de leur entreprise au cours des 10 prochaines années, 67% des dirigeants ont cité en premier lieu l’évolution de la demande et des préférences des consommateurs, puis les évolutions réglementaires.
«Nous sommes entrés dans une nouvelle temporalité où se conjuguent un décrochage du niveau de confiance des dirigeants dans l’économie mondiale et marocaine et une confiance persistante dans la capacité de leurs entreprises à croître dans ce même contexte. La pandémie mondiale avait fait office de «stress-test» pour les entreprises et avait précipité la mise en place de grands chantiers de transformation. Les entreprises doivent désormais accélérer cette dynamique de transformation pour continuer à croître en période de turbulence économique», explique Jonathan Le Henry, Partner Strategy &, l'entité de conseil en stratégie de PwC, Head of Strategy & au Maghreb.
S’agissant du volet climatique, ladite étude révèle que les dirigeants marocains sont conscients de l’importance du sujet au niveau national, mais se sentent moins concernés au niveau de l’impact sur leur entreprise à court terme. Dans le détail, seuls 24% des dirigeants marocains considèrent que leur entreprise est menacée par les changements climatiques sur les 12 prochains mois.
Alors que 58% considèrent que la transition énergétique est un élément important à prendre en compte à l’avenir, 29% déclarent avoir déjà mis en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de leur entreprise, tandis que 20% envisagent ces mesures à court ou moyen terme. Par ailleurs, 36% des CEO affirment avoir pris des mesures pour adopter de nouveaux produits et processus respectueux du climat.