L’Afrique doit se renouveler. L’Afrique doit s’inscrire dans une dynamique de développement autrement plus importante. L’Afrique et ses dirigeants doivent être à l’écoute des attentes et aspirations de la population. C’est, en substance, le message prégnant adressé au 29ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), qui s’est ouvert lundi à Addis-Abeba. «Face aux nouvelles menaces qui guettent notre Continent, il est nécessaire que l’UA entame sa mue, afin d’apporter des réponses adéquates et appropriées. Pour ce faire, il est, à notre sens, fondamental que les Etats africains se fixent des objectifs réalistes et pragmatiques, basés sur les priorités réelles du Continent. L’Afrique n’a plus besoin de slogans idéologiques, elle a besoin d’actions concrètes et résolues dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement humain.
Le Maroc a foi dans la capacité de l’Afrique de se renouveler et d’impulser son propre élan. Les limites de la coopération classique Nord-Sud pour relever le défi de l’émergence étant évidentes, l’Afrique doit faire un plus grand usage de la coopération interafricaine, ainsi que de partenariats stratégiques et solidaires entre pays frères», souligne le Souverain.
Clairement, l’Afrique doit prendre son destin en main. L’Afrique doit miser sur l’une de ses principales valeurs : ses jeunes. Ils sont 600 millions dans le continent. 600 millions de jeunes auxquels il faut donner de l’espoir d’une vie meilleure face au spectre du chômage. 600 millions de jeunes qui doivent être le socle sur lequel s’appuie le continent pour construire son processus d’émergence. 600 millions de jeunes qui doivent avoir foi en leur continent, au point de ne pas hypothéquer leur vie en faisant des eaux de la Méditerranée leur dernière demeure.
Retenir ces jeunes désespérés, en quête d’un avenir meilleur, reste ainsi l’une des priorités du continent. Raison pour laquelle d’ailleurs le Souverain a «l’intention de soumettre une contribution axée sur la nécessité de développer une Vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis».
L’autre priorité du continent est cette instabilité politique persistante et récurrente dans certaines régions, qui entrave considérablement son développement. Une instabilité qui a pour racine la soif de pouvoir, avec pour corolaire des chouanneries meurtrières dont les peuples se relèvent difficilement.
Aujourd’hui, comme l’a dit le Roi, il faut construire «une Afrique nouvelle». Mais cette Afrique-là ne pourra émerger que si ses dirigeants sont conscients qu’ils doivent être au service de la collectivité, au service des peuples de ce continent. Ce qui, dans plusieurs pays, reste malheureusement une vraie utopie.■
D. W.