La filière avicole passe par des moments difficiles principalement pour les petits exploitants. Le renchérissement des intrants notamment l’aliment de bétail dont l’essentiel est importé, a réduit drastiquement la marge bénéficiaire des éleveurs dont une bonne partie a décidé d’arrêter carrément l’activité et de basculer vers d’autres dans l’attente de jours meilleurs.
Face à cette situation, l’offre a diminué. La reprise touristique et des festivités ont eu pour conséquence d’augmenter la demande. Du coup, il existe actuellement de fortes tensions sur les prix. Plusieurs professionnels du secteur ont invité le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour sauver le secteur. Ils s’interrogent sur la persistance de la hausse des prix de l’aliment de bétail alors son cours a nettement baissé à l’étranger.
Ils expliquent que «le prix du maïs a baissé de 50 dollars la tonne et le soja de 70 dollars alors que les prix évoluent toujours à des niveaux record».
A ce sujet, une correspondance a été adressée à l’Association des provendiers dont certains opérateurs évoquent à leur tour des contraintes de taille qui pèsent sur leur activité comme les charges de logistique et du fret, le problème de stockage et d’approvisionnement à l’international.
Un opérateur du secteur a affirmé que les cours sont fixés par la Bourse de Chicago et il faut analyser l’évolution des prix sur une période variant entre trois et six mois. Les contrats d’achat sont à terme. L’interlocuteur explique que «pour l’année 2022, la situation est encore maîtrisable grâce à une disponibilité des produits. En revanche, 2023 sera difficile car le marché sera perturbé à cause d’une mauvaise récolte aux États-Unis et au Brésil ainsi que de la guerre en Ukraine.
Face à ces incertitudes, les exploitants restent dans l’expectative. «Par le passé, nous avons traversé des périodes difficiles mais pas de cette ampleur. Cette phase compliquée a trop duré et la filière est boudée par les investisseurs», explique-t-on auprès de l’Association des producteurs de viande de volaille (APV).
Force est de constater que les prix départ ferme oscillent constamment à des niveaux élevés, enregistrant une hausse comprise entre 40 à 60% par rapport à la normale. Ainsi, les prix tels que fournis par l’APV au 6 septembre 2022 varient entre 16,50 DH le kilo à Casablanca à 17 DH à Benguerir, Nador, Oujda, Laâyoune. Ils évoluent à 18 DH dans la région de Souss, Rabat-Salé et Marrakech pour culminer à 19 DH à Fès-Meknès, Tanger-Tétouan et Taza.