Les banques participatives entreront en service dans les prochaines semaines, après le parachèvement de toutes les dispositions légales et techniques et l'agrément par Bank Al-Maghrib des établissements offrant ce genre de services. C’est ce qu’a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd. On ne met point en doute la parole et la bonne foi de l’argentier du Royaume. Mais ces temps-ci, l’opinion publique et les observateurs avertis souscrivent du bout des lèvres à la parole publique, surtout depuis le coup qui a été porté à la réforme du régime de change. Le revirement brusque et sans explications à propos de cette réforme incite donc à la prudence. Encore davantage lorsque la promesse émane d’un politique.
Il est vrai qu’en ce qui concerne les banques participatives, c’est tout autre chose : elles démarreront forcément leurs activités. Un jour ou l’autre. Mais quand ? Dans le langage des hommes politiques, le temps (politique) est justement très différent du temps tel que nous le concevons dans notre quotidien. Dès lors, quand Boussaid dit «dans les prochaines semaines», il faut l’inscrire dans un horizon temporel très très large. D’autant plus qu’il laisse entendre que ce projet nécessite de temporiser pour lui assurer un lancement réussi. Temporisons donc. Sans oublier que les politiques sont très doués pour prendre leur temps… et celui des autres.■
D. W.