S’il y a une problématique à laquelle le gouvernement marocain n’arrive toujours pas à trouver de solution, c’est bien celle du chômage structurel.
Les chiffres que vient de publier le haut-commissariat au Plan, au titre du troisième trimestre, sont révélateurs.
Avec une hausse de 26.000 personnes, 23.000 en milieu rural et 3.000 en milieu urbain, le volume global du chômage a atteint 1.114.000 personnes au niveau national.
Le taux de chômage a ainsi diminué de 13,1% à 12,7% en milieu urbain et a augmenté de 3,9% à 4,5% en milieu rural, soit une légère augmentation de 9,3% à 9,4% au niveau national.
Des chiffres guère étonnants, car non seulement la croissance joue au yo-yo, mais elle n’est pas suffisamment vigoureuse.
Comme l’avait relevé le Centre marocain de conjoncture dans l’une de ses études, «toute stratégie de résorption du chômage requiert des seuils de croissance de 6 à 7 % par an, durant plusieurs années successives».
Ce qui est loin d’être le cas, surtout que le taux de croissance dépend encore fortement de l’orientation de la campagne agricole.
D’ailleurs, la mauvaise saison agricole 2018/2019, avec une production céréalière de 52 millions de quintaux, en baisse de 49% par rapport à la campagne précédente et de 30% par rapport à une année moyenne sous le Plan Maroc vert, a eu des conséquences fâcheuses : le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a perdu, au 3ème trimestre 2019, 204.000 postes d'emploi, dont 202.000 en milieu rural.
A l’évidence, tant que le taux de croissance dépendra de la pluviométrie, le Maroc continuera à trainer comme un boulet ce chômage structurel.
Et ce, d’autant que le PIB non agricole n’est pas, lui non plus, suffisamment vigoureux.
