L’univers tumultueux des promesses électorales. Un terrain où les hommes politiques excellent dans l'art de la rhétorique, éblouissant les électeurs de leurs promesses grandioses. Mais une fois les élections passées, que reste-t-il de ces bonnes paroles distillées à tout-va ? Pas grand chose en réalité. Il est de notoriété publique que les promesses électorales sont parfois aussi éphémères qu'un souffle de vent.
On nous promet des lendemains meilleurs et des réformes audacieuses. Des engagements solennels sont pris, des discours enflammés sont délivrés, mais une fois les urnes rangées, on se confronte à la réalité. Il y a comme une mélodie dissonante entre la rhétorique préélectorale et la réalité post-électorale.
Dans leur douillet fauteuil, les hommes politiques semblent frappés d’une étonnante amnésie, ou se rendent compte de leur incapacité à tenir leurs engagements électoraux. Même avec une mémoire qui s’use avec le temps, on ne peut oublier les 5 engagements pris par le patron du RNI, Aziz Akhannouch, dont l’un des plus importants reste, sans nul doute, la création d’un million de postes d’emploi net sur le quinquennat, soit 200.000 emplois par an.
Aux manettes des affaires du Royaume depuis le 10 septembre 2021, soit un peu plus de deux ans, Akhannouch est loin, très loin de ses engagements. Comme le démontrent cruellement les chiffres du marché du travail : entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023, l’économie nationale a perdu 297.000 postes d’emploi, selon le haut-commissariat au Plan. Le taux de chômage est ainsi passé sur la période de 11,4% à 13,5% au niveau national.
Un chômage qui frappe particulièrement les jeunes âgés de 15 à 24 ans, avec 38,2%. On ne peut oublier, également, la promesse d’une école de l’égalité. La grève de plusieurs semaines des enseignants, montre, au contraire, le fossé qui se creuse de plus en plus entre le public et le privé. Et pousse de nombreux ménages, au prix d’un lourd sacrifice financier, à orienter leurs enfants vers l’enseignement privé.
Enfin, troisième exemple : l’Exécutif avait promis de boucler la réforme de la retraite en septembre dernier. Depuis quelques mois, ce dossier est aux oubliettes. C’est probablement parti pour l’année prochaine. Alors, face aux promesses et aux engagements non tenus, devrions-nous exiger un contrat notarié aux politiques ? Certains diront que la complexité de la gouvernance rend difficile la réalisation de toutes les promesses.
D'autres affirmeront que c'est le jeu politique, où l'idéalisme électoral se heurte aux réalités complexes du pouvoir. Sauf que dans ce tohu-bohu, les citoyens passent pour de parfaits cocus.
Par D. William