Mardi 18 février, le Centre de formation du ministère de la Justice à Technopolis Salé a été le théâtre d’un événement d’envergure. Il s’agit de la 3ème édition du Congrès arabe sur le foncier, organisée par le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en partenariat avec le programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).
Placé sous le thème : «Le Foncier au cœur des enjeux contemporains : investissement, résilience et innovation», la séance inaugurale a été marquée par le lancement des discussions sur les défis et opportunités liés au foncier dans un contexte mondial en pleine mutation.
Les intervenants, notamment les ministres des pays arabes, ont abordé le besoin urgent d'une gouvernance foncière solide et de solutions de gestion durable. Ils ont ainsi mis la lumière sur les défis posés par le changement climatique, la rareté des ressources et les conflits. Par ailleurs, ils ont démontré comment des politiques inclusives et un accès équitable au foncier et au logement favorisent la stabilité sociale et la croissance économique. Cette discussion inaugurale a souligné l'importance de la coopération entre les gouvernements, la société civile et les partenaires internationaux pour assurer une bonne résilience.
Adib Benbrahim, secrétaire d’État chargé de l’Habitat, a mis en exergue l’importance de l’événement, appelant toute les composantes à renforcer leur coopération et à partager leur expérience respective. «Les deux précédentes éditions, organisées respectivement à Dubaï et au Caire, ont constitué des étapes fondamentales pour ancrer le dialogue autour des politiques et de la gestion foncière dans le monde arabe. Aujourd’hui, nous poursuivons cette trajectoire en prenant en compte les nouveaux défis ainsi que les opportunités prometteuses qu’offre le secteur immobilier pour un développement durable. Cela requiert une mobilisation accrue afin de surmonter les défis auxquels nos pays arabes sont confrontés et d’instaurer une gouvernance foncière efficace».
Pour Adib Benbrahim, le foncier revêt une dimension stratégique et joue un rôle intrinsèque dans la réalisation du développement, en tant que socle fondamental pour la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines économique, social, culturel et environnemental. «Le foncier constitue un pilier essentiel et une ressource vitale pour attirer les investissements et répondre aux besoins des populations actuelles et futures. Il est donc impératif d’innover en développant des solutions intelligentes pour renforcer la gouvernance foncière, encourager les investissements et mobiliser les capacités du secteur privé», a-t-il souligné.
L’autre point abordé concerne l’urbanisation rapide, qui est devenue un phénomène incontournable de la société contemporaine, plus particulièrement dans le monde arabe.
«Aujourd’hui, près de 60% de la population des pays arabes résident dans des zones urbaines, et cette proportion devrait atteindre 70% d’ici 2050. Le taux élevé d’urbanisation représente à la fois des opportunités et des défis. En effet, si les villes arabes sont des pôles dynamiques sur les plans économique, culturel et social, une urbanisation rapide et non planifiée engendre des environnements de vie inadaptés, susceptibles d’aggraver la vulnérabilité ainsi que les inégalités d’accès au foncier, au logement et aux espaces publics», a noté Adib Benbrahim.
De son côté, Mahmoud Fathallah, directeur du département du logement, des ressources en eau et de la prévention des catastrophes au sein de la Ligue des États arabes, a souligné l’importance de la bonne gouvernance et du développement urbain durable. «Les pays arabes sont confrontés à des défis majeurs en matière de développement urbain durable, notamment les changements climatiques et les fluctuations économiques. C’est dans cette optique que la Ligue arabe a multiplié les initiatives pour promouvoir le secteur foncier, afin de trouver des solutions pour relever les défis qui s’imposent à nous», a-t-il expliqué.
In fine, ce congrès vise à renforcer la résilience des politiques foncières, à favoriser l’innovation et à encourager des engagements concrets pour améliorer la gouvernance du foncier dans le monde arabe.
Pour rappel, l’événement accueille environ 300 participants présents sur place, en plus de 1.000 participants virtuels issus notamment des délégations ministérielles et gouvernementales, des professionnels du foncier, de la société civile et du secteur privé.
I.Z.