Dans son rapport biannuel, le département des affaires économiques et sociales de l’ONU prédit que les incertitudes et les mauvaises perspectives de croissance «continueront à tourmenter l’économie mondiale», même si ses prévisions du début de l’année ont été revues à la hausse.
L’économie mondiale ne devrait pas atteindre cette année les 3,1% de croissance estimés en 2022, mais devrait plafonner à 2,3%. Les principaux coupables : les effets persistants de la pandémie de Covid-19, l’aggravation de l’impact du changement climatique et la guerre en Ukraine.
L’ONU prévoit d’abord une légère reprise de la croissance économique aux États-Unis, dans l’Union européenne et en Chine, meilleure que ses prévisions d’il y a six mois. L’économie américaine devrait croître de 1,1% et non plus de 0,4 point seulement, grâce aux dépenses des ménages. Grâce à la même résilience de la consommation et à la baisse du prix de l’essence, la croissance européenne sera de 0,9% et non pas de 0,2% cette année. Enfin, la Chine a bénéficié d’une brusque reprise avec la levée des restrictions dues au Covid-19, et sa croissance devrait désormais passer de 4,8% à 5,3% en 2023.
Pour autant, malgré l’amélioration des perspectives pour ces trois zones, l’ONU est très inquiète car les croissances du revenu par habitant restent bien plus faibles partout par rapport à la moyenne de ces vingt dernières années. Et en particulier dans des régions en développement où elles étaient déjà assez basses, bien en dessous de la moyenne de la croissance globale de 3,8%. Le fossé se creuse particulièrement avec l’Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient et l’Afrique. Couplé à une inflation plus élevée dans de nombreux pays en développement, il existe un risque accru de pauvreté et de faim.