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Dialogue social : L’amour parfait… pour le moment

Dialogue social : L’amour parfait… pour le moment

Rien à dire. Pour le moment, le gouvernement réussit parfaitement le dialogue social. Et cela fait bien longtemps que le climat social semble aussi apaisé. Aucune voix discordante. Gouvernement et partenaires sociaux parlent le même langage.

Mercredi14 septembre, le second round de ce dialogue social a été lancé à l'initiative du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et en présence des ministres concernés ainsi que des représentants des centrales syndicales et du patronat. Voici globalement ce qui en est ressorti :

•    mise en place de commissions conjointes devant traiter les questions d'actualité portant notamment sur la révision du régime de l'impôt sur le revenu, la réforme des régimes de retraite et le réexamen d'un ensemble de législations du travail;


•    Elaboration d’une vision commune pour la mise en place de l'Observatoire national du dialogue social et de l'Académie de la formation dans le domaine du travail, de l'emploi et du climat social.

 

Respect des engagements
Reconnaissons que le gouvernement fait tout pour que le dialogue social ne se mue pas en dialogue de sourd. Et pour ce faire, l’exécutif a une ligne de conduite et s’y tient : le respect de ses engagements. Cela s’est matérialisé par :

 

•    l’augmentation, ce mois de septembre, de 5% du SMIG dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des professions libérales, et de 10% du SMAG dans le secteur agricole;

•    la réduction des conditions d'accès à la pension de vieillesse, qui passent de 3.240 jours de cotisation à 1.320 jours, avec la possibilité pour le bénéficiaire de la pension ayant atteint l'âge légal de la retraite et disposant des 1.320 jours de cotisation, de se voir restituer la part des cotisations salariales et patronales;
•     la revalorisation des allocations familiales dans les secteurs public et privé; 

•    l'augmentation du niveau du salaire minimum dans le secteur public, qui passe désormais à 3.500 dirhams;

•    la suppression de l’échelle 7; 

•    l'augmentation à 36% du quota de promotion dans le grade pour la catégorie des fonctionnaires;

•     l’augmentation de 5% des pensions au profit des salariés du secteur privé partis à la retraite jusqu’à la date du 31 décembre 2019, avec une augmentation minimale mensuelle de 100 dirhams et à effet rétroactif à compter du 1er janvier 2020. Il s’agit de plus de 600.000 bénéficiaires qui n’ont pas eu de revalorisation depuis plus de 18 ans.

Tous ces actes concrets posés par le gouvernement ont su véritablement pacifier les centrales syndicales, même les plus vindicatives. Conséquemment, au sortir de la rencontre de mercredi, tout le monde avait la banane. Ou du moins, ils étaient tous satisfaits de ce second round de négociations : ministres, patronat et syndicat. Et ils l’ont exprimé.

Pour la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, le second round du dialogue social a permis de constater le climat de confiance établi entre l’ensemble des partenaires sociaux, le gouvernement et le patronat.

La rencontre a également été marquée par «la bonne intelligence» d’ouvrir d’autres sujets de discussion et d’aborder des thématiques sociales importantes, comme la réforme du système des retraites, poursuit-elle. Même son de cloche du côté du patronat, qui a surtout tenu à souligner qu’il a respecté les engagements du procès-verbal de l'accord social et de la charte nationale du dialogue social signé le 30 avril 2022.

Son président, Chakib Alj, précise ainsi que la CGEM a honoré ses obligations, tout en soulignant l’importance des négociations dans la réussite des ambitions du gouvernement, des syndicats et du patronat.

Chez les syndicats, le discours est également uniforme : l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), l'Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT) saluent unanimement l’opérationnalisation des dispositions de l’accord du 30 avril 2022.

Elles demandent cependant d’entamer les dialogues sectoriels afin d’améliorer les conditions matérielles et professionnelles des salariés dans ces secteurs.

Tout roule. Entre gouvernement, patronat et syndicats, c’est l’amour parfait pour le moment. Mais nous ne doutons qu’il y aura des aspérités, surtout lorsqu’il s’agira d’aborder sérieusement l’épineuse question de la réforme des retraites.

Et les centrales syndicales aiguisent déjà leurs armes. Et dans ce qui semble être un avertissement, elles laissent entendre que cette réforme «ne doit nullement se faire au détriment des salariés». 

Même si cette réforme promet d’être houleuse et impopulaire, au regard de ses enjeux socioéconomiques, les discordes qu’elle suscitera ne sauraient, cependant, servir de prétexte pour rompre le dialogue social. Cela, le gouvernement en est conscient et n’a pas le choix, eu égard à l’injonction du Roi.

«Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité; il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption. Et je lui dis également qu’il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue», avait déclaré le Souverain le 29 juillet 2018, lors de son discours à l’occasion de la Fête du Trône.

 

F. Ouriaghli

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