Le ministère de l’Economie et des Finances et la Banque mondiale ont assuré conjointement une mission de supervision du programme Economie bleue, et ce du 17 au 26 octobre 2022. Cette mission a été marquée par différentes réunions avec les partenaires ainsi que des visites sur le terrain, principalement dans la région d’Agadir.
Le 9 juin 2022, un accord de prêt d’un montant de 350 millions de $ a été signé entre le Royaume du Maroc et la Banque mondiale pour le programme pour les résultats de l’économie bleue (PPR EB).
Ce programme vise à libérer le potentiel économique de ce nouveau moteur de croissance par une valorisation durable des ressources des zones marines et côtières et une meilleure coordination institutionnelle verticale et horizontale, au sein et entre les secteurs concernés. Il repose sur trois piliers : la sécurité alimentaire nationale; le développement économique et la création d’emplois; et la protection et l'utilisation des ressources naturelles.
Dirigé par le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) à travers son Unité de Gestion du Programme (UGP) domiciliée au sein de la Direction du Budget, ce projet coordonne huit entités de mise en œuvre : le département de la Pêche maritime (DPM), la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), le département du Développement durable (DDD), l’Office national marocain du tourisme (ONMT), l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), la direction des Ports et du Domaine public maritime (DPDPM), l’Agence nationale du développement de l’aquaculture (ANDA) et l’Institut national de recherche halieutique (INRH).
L'UGP assurera la coordination verticale et la mise en œuvre des activités, au niveau régional, en étroite collaboration avec la Direction générale des Collectivités Territoriales (DGCT).
Lors des travaux de cette mission, le DPM a présenté l’état d’avancement de ses activités et a souligné que ce programme apportera des solutions clés pour protéger les ressources marines et les espèces menacées à travers la création de trois aires marines protégées au niveau d’Agadir, Larache et cap des trois fourches ainsi que pour le développement d’activités génératrices de revenus au profit des pêcheurs marocains.
Le département de la Pêche maritime mène également trois assistances techniques dans le cadre du partenariat établi avec la Banque mondiale.
L’ANDA a également fait part des projets aquacoles inscrits dans le programme Economie Bleue. Cette mission a été l’occasion de passer en revue les différentes phases préparatoires du programme et discuter des modalités et des principaux mécanismes qui seront mis en œuvre pour réussir le déploiement opérationnel du programme.
La délégation s’est rendue à Imiouadar dans la Région de Souss Massa pour apprécier le potentiel aquacole de cette zone et échanger autour de la typologie des projets aquacoles qui seront mis en œuvre dans le cadre de ce programme et aussi leur articulation pour une chaîne de valeur compétitive qui renforce la valorisation de la production locale, la création de richesses régionales tout en contribuant à la création de nouveaux emplois bleus.
Les activités menées par l’INRH dans le cadre du programme de l’économie bleue contribueront non seulement à répondre aux grands objectifs de la stratégie sectorielle, mais également à contribuer au renforcement des interactions multisectorielles dans le cadre de l’écosystème économie bleue et à favoriser l’implantation effective de clusters économiques côtiers autours de la valorisation et l’exploitation des services écologiques marins.
Quant au littoral marocain, la DPDPM a exposé l’état d’avancement de son projet d’acquisition pluriannuelle d’images satellite de très haute résolution et la cartographe d’un état de référence.
La DPDPM va assurer l’étude et l’évaluation des images satellites en étroite collaboration avec le CNRST.
Le DDD a fait part de ses actions menées dans le cadre de son programme de surveillance environnementale du littoral ainsi que ses de communication et de formation autour d’une économie bleue résiliente, à même de soutenir la Contribution Déterminée au niveau National du Royaume, telle que définie par l’Accord de Paris.
S’agissant du secteur forestier, la zone d’intervention du programme s’étend sur une superficie d’environ 325.000 Ha répartie sur 11 sites.
Cette composante, pilotée par l’Agence nationale des eaux et forêts, comprend plusieurs activités afférentes, principalement, à la conservation et valorisation de la biodiversité et à la restauration des écosystèmes forestiers dans les zones côtières. Lesquelles activités permettent de contribuer à la création de l’emploi et à l’amélioration des conditions et du cadre de vie des populations.
Sur le volet touristique, le projet de mise en valeur touristique de la nouvelle zone «Aghroud» , porté par la SMIT et la Région de Souss Massa, permettra de mettre à la disposition des futurs investisseurs privés des lots de terrains équipés à des conditions incitatives pour y développer des unités d’hébergement et d’animation touristiques.
Une multitude de retombées socio-économiques pour la Région seront perçues et ce, en termes de création d’emplois (6 000 emplois directs à horizon 2035), de dynamisation du tissu d’entreprises locales et d’amélioration des conditions de vie de la population locale (mise à niveau et valorisation des villages existants) et d’amélioration de l’attractivité touristique de cette Région.
Aussi, la Banque mondiale soutiendra le programme d’appui à la TPME, porté par la SMIT, en partenariat avec les régions, permettant la transformation des TPME touristiques existantes et la création de nouvelles TPME principalement portées sur l’animation.
L’ONMT a profité de cette occasion pour présenter les axes stratégiques relatifs à ses activités, qui serviront de base de restitution des livrables conformément aux dispositions du protocole de vérification.
Par ailleurs, les représentants de l’ONMT ont aussi souligné que la campagne de promotion de la destination Maroc au sein des marchés émetteurs de touristes à l’international, a été déployée à partir du 2ème trimestre 2022 et que la 1ère vague vient d’être clôturée.
L’évaluation des performances de celle-ci devant se faire en aval, l’ONMT ne pourra présenter un état d’avancement systématique et fiable à ce stade, alors que le dispositif média relatif à la 2ème vague est en cours de finalisation; ce qui est aussi le cas pour la campagne de communication initiée pour le tourisme interne & les Marocains du monde.
A la fin de la mission, l’équipe Banque mondiale en charge de cette mission de supervision a félicité les différents partenaires ainsi que l’UGP pour tous les travaux accomplis depuis le début de ce programme et émis des recommandations sur les prochaines activités à venir.