Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), plus de la moitié de la population en âge de travailler est sans emploi et non scolarisée, et les taux d’inactivité des femmes et de chômage des jeunes y sont l’un et l’autre les plus élevés du monde.
C’est ce qu’indique un rapport de la Banque Mondiale qui estime que la plupart des systèmes de sécurité sociale mis en place par les pouvoirs publics pour protéger les plus pauvres assurent une protection insuffisante et laissent bon nombre de familles dans la pauvreté, génération après génération. À la place, les subventions générales censées aider la population pèsent lourdement sur les budgets nationaux, alors même qu’elles profitent souvent davantage aux riches qu’aux pauvres et qu’elles génèrent de fortes distorsions économiques diminuant la demande de main d’œuvre.
… Trois réformes préconisées
Pour résoudre ce problème, le rapport identifie trois domaines d’action. Premièrement, il est indispensable d’améliorer l’environnement des affaires pour que le secteur privé puisse créer les bons emplois du futur. «Dans la région MENA, l’âge des entreprises et de leurs dirigeants est plus élevé que partout ailleurs dans le monde, ce qui dénote un manque de «destruction créatrice», le processus par lequel des entreprises plus anciennes et moins performantes sont remplacées par de nouvelles, plus productives», précise le rapport. Deuxièmement, il faut des réformes dans les systèmes éducatifs de la région afin que les jeunes acquièrent les compétences requises pour pouvoir occuper des emplois productifs dans un secteur privé dynamique. Cela suppose d’améliorer la gouvernance des systèmes éducatifs et de concentrer les efforts sur l’enseignement des compétences du XXIe siècle. Troisièmement, les politiques publiques en matière d’emploi et de protection sociale dans la région assurent une bonne protection à un petit nombre de travailleurs, en majorité des hommes dans la force de l’âge, en laissant totalement démunie la majorité de la main d’œuvre. Ces pays doivent faire évoluer leurs systèmes de manière à protéger les revenus de tous, afin que les travailleurs puissent quitter leur emploi pour chercher un travail plus productif sans craindre pour leur subsistance.