Economie Tout voir

Filière des oléagineux: 80.000 hectares à atteindre d’ici 2030

Filière des oléagineux: 80.000 hectares à atteindre d’ici 2030

 


 

Le Maroc accorde une attention particulière au secteur des oléagineux car il importe une bonne partie de ses besoins à l’international.

Il ambitionne d’augmenter le rendement de la filière en séduisant de nouveaux exploitants dans le dessein de couvrir ses besoins au niveau de la production d’huile de table et de l’aliment composé.

Ainsi, le programme Maghreb oléagineux, initié par Terres Univia et cofinancé par l'Union européenne, a pour mission d’accompagner le développement de la filière marocaine de colza et de tournesol.

Il promeut l’adoption de pratiques agricoles durables et l’utilisation de semences produites en Europe, contribuant ainsi à l’amélioration des performances des exploitations marocaines. Le programme s’inscrit pleinement dans la stratégie agricole du Maroc, Génération Green, qui ambitionne d’atteindre 80.000 hectares d’oléagineux en 2030.

Néanmoins, force est de constater que la filière est dépendante des aléas climatiques. Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a dressé un constat alarmant sur l’intensification du changement climatique et l’accélération des problèmes existants. Les conditions climatiques défavorables de ces dernières décennies pourraient donc progressivement devenir la norme au Maroc.

«Dans un contexte de défis majeurs, les systèmes alimentaires sont amenés à des changements profonds s'appuyant sur la transition socioécologique, la souveraineté, la sécurité alimentaire, et le concept «une seule santé». Les oléagineux et les légumineuses devraient jouer un rôle important dans cette évolution vers des systèmes alimentaires territorialisés durables», souligne Jean-Louis Rastoin, professeur honoraire à Montpellier SupAgro et membre de l’Académie d’agriculture de France.

Les systèmes de production et les pratiques culturales doivent évoluer pour limiter les impacts des difficultés croissantes du secteur. Au Maroc, comme dans le reste du monde, la diversification et l’allongement des rotations sur la sole des grandes cultures est l’une des mesures clés à adopter. Les cultures oléagineuses sont adaptées aux conditions agropédoclimatiques de la sole céréalière du Maroc.

Elles sont également reconnues comme essentielles pour améliorer les performances et la durabilité des exploitations. Par conséquent, une plus grande intégration de ces cultures aurait de nombreux effets bénéfiques sur la bonne gestion agronomique des terres. En outre, la résilience des populations serait renforcée par la stabilisation ou la hausse du taux d’emploi et des revenus, plus particulièrement pour les jeunes et les femmes.

«Le monde agricole marocain peut tirer plusieurs avantages de l’intégration des cultures oléagineuses. Ces dernières participent à stabiliser et à améliorer les revenus des agriculteurs, sans oublier que ces cultures contribuent à la structuration du monde agricole à l’échelle territoriale, à travers l’émergence de coopératives et d’entrepreneurs agricoles, renforçant ainsi le tissu socioéconomique rural», explique Hassan Benabderrazik, cofondateur et Directeur général d’Agroconcept.

Le renforcement des capacités des acteurs et la mise en place d’un cadre favorable au développement de l’entrepreneuriat agricole sont essentiels pour favoriser l’émergence d’une organisation territoriale performante et pérenne.

Dès 2009, les pouvoirs publics ont placé la relance de la filière oléagineuse marocaine comme un objectif essentiel du Plan Maroc Vert. La signature du contrat programme en 2013 entre le gouvernement et l'interprofession marocaine (Folea) a permis de déployer les moyens nécessaires au développement de la filière oléagineuse et se traduit par une progression moyenne des surfaces cultivées en tournesol et colza de plus de 50% entre 2013 et 2020, et une superficie de 40.000 hectares à son plus haut niveau.

Dans la continuité du Plan Maroc Vert, la stratégie Génération Green ambitionne d’atteindre 80.000 hectares d’oléagineux : colza (30.000 ha) et tournesol (50.000 ha) à l’horizon 2030. In fine, cela permettra de couvrir 15% des besoins du marché marocain contre seulement une couverture de 1,7% en 2019.

Axe majeur de Génération Green, le soutien à l’entrepreneuriat des jeunes dans les services agricoles et para-agricoles devrait aboutir à la création de 170.000 emplois dans ces domaines et renforcer notamment les dispositifs de conseil, l’accès aux intrants, la collecte et la commercialisation des graines.

Articles qui pourraient vous intéresser

Dimanche 24 Mars 2024

Textile: Chute des exportations vers l’Union européenne

Jeudi 21 Mars 2024

SOS emploi !

Vendredi 15 Mars 2024

BTP: «De nouvelles réformes sont prioritaires»

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required