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Formation professionnelle: L'OFPPT mise sur le concept du «Learning by doing»

Formation professionnelle: L'OFPPT mise sur le concept du «Learning by doing»

La Banque africaine de développement a dressé récemment un constat selon lequel la formation professionnelle au Maroc privilégie la formation résidentielle plutôt que les contrats d’apprentissage ou les contrats d’alternance.

Toutefois, cette réalité semble ne pas empêcher les lauréats de l’OFPPT de s'insérer dans le marché de l’emploi, avec un taux avoisinant les 70%.

 

Par M. Boukhari

Près de 663.000 stagiaires sont passés sur les bancs des établissements relevant de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) au titre de l’année 2022-2023. Cette année signe l'enclenchement d’une nouvelle phase de développement pour l’OFPPT, marquée par l’inauguration de nouveaux centres de formation ainsi que la signature de plusieurs conventions avec des partenaires clés, tous secteurs confondus.

Dans le même sillage, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a souligné récemment que l’heure de la réforme du système de formation professionnelle continue a sonné. Une réforme qui, selon lui, n’a pas vu le jour depuis des décennies compte tenu de la complexité de ce dossier. Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le taux d’insertion des diplômés de la formation professionnelle serait le plus élevé au Maroc par rapport aux autres types de formation.

«Ce taux se situe à 69,8%», a précisé Sekkouri en réponse à une question orale à la Chambre des représentants, lundi 3 juillet. A cet effet, le ministre est revenu sur le fait que le secteur privé est appelé à s’engager sérieusement dans la gestion des établissements de la formation professionnelle. Le but étant de permettre aux jeunes d’accomplir leurs stages pendant le cursus de formation et améliorer ainsi leur employabilité. Consciente de l’importance de cet enjeu également, la Banque africaine de développement a dressé, dans son nouveau rapport de diagnostic, un constat selon lequel la formation professionnelle au Maroc privilégie la formation résidentielle plutôt que les contrats d’apprentissage ou les contrats d’alternance. Une équation qui ne pourra être résolue, selon la BAD, sans une collaboration régionale plus solide entre la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), les Chambres professionnelles, les opérateurs de la formation professionnelle et l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).

Cette convergence des efforts est, de fait, censée permettre les synergies entre formation professionnelle et activité sectorielle, en sus d’encourager l’apprentissage et l’alternance par des contrats plus motivants. De surcroît, pour permettre aux entreprises de surmonter les coûts organisationnels de la formation, la BAD suggère de leur injecter des financements plus importants.

 

Créer plus de pépites et de graines pour l’économie

«La formation professionnelle au Maroc est obligée de passer la majorité des effectifs concernés en mode résidentiel, à défaut d’une offre d’alternance étoffée. Presque tout le tissu privé, en tout cas officiel marocain affilié à la CNSS, comprend autour de 200.000 entreprises, dont 98% sont des TPE de deux personnes et qui ne prennent généralement pas de stagiaires en alternance», affirme Loubna Tricha, Directrice générale de l’OFPPT.

Et de poursuivre : «Qui plus est, avec les universités, nous traitons chaque année entre 500.000 et 800.000 demandes de stages et d’alternance. Toutefois, c’est difficile d’imbriquer tout le monde dans ce système. Nous aurions aimé avoir des offres de stage et d’alternance pour tous les stagiaires, mais il faut avoir dans ce cas un tissu économique qui incorpore environ 1 million d’entreprises. Comme ça, il serait possible d’insérer facilement le nombre important de demandes de stage ou d’alternance. De fait, il faut savoir que l’alternance ne concerne pas que les lauréats en deuxième année; il faudrait bien que tout le monde en profite. Si l’on prend l’exemple des universités où il y a des parcours longs, à savoir un parcours de cinq ans, c’est chaque année qu’on a besoin de l’alternance à partir de la deuxième année. Du coup, il faut compter un million de demandes, si on prend en considération tous les niveaux». Pour sa part, Imane Hlatou, formatrice des métiers éducatifs et sociaux à l'OFPPT, précise que l’Office met en avant une approche basée sur les compétences, favorisant ainsi le concept du «Learning by doing» (apprendre en faisant).

«Il admet que les compétences pratiques sont essentielles pour préparer les stagiaires à intégrer avec succès le marché d’emploi. Dans ce contexte, nos stagiaires sont encouragés à participer, et ce d’une manière active, à des projets pratiques, des ateliers et des stages en entreprise, dans les différents modes de formation, soit résidentiel ou alterné. Cela leur permet de développer des compétences concrètes en s'immergeant dans des situations réelles», ajoute-telle. En effet, ladite approche entre en concordance avec la dernière feuille de route pour le développement de la formation professionnelle, notamment par «la création d’un projet colossal des cités des métiers et des compétences co-construit avec les professionnels, les partenaires institutionnels et les acteurs régionaux. Et ce, afin de s'assurer que les programmes de formation des différentes filières soient alignés sur les besoins du marché du travail, et que les stagiaires soient préparés à relever les défis professionnels actuels», poursuit Imane Hlatou.

In fine, en vue de remédier à la problématique du manque non négligeable des offres de stage et d’alternance en faveur des stagiaires relevant de l’OFPPT, Loubna Tricha juge nécessaire d’activer le tissu économique, en plus de «créer plus de pépites et de graines pour l’économie, et qui puissent aussi s’inscrire dans cette responsabilité sociétale vis-à-vis des jeunes. Il faut donc pallier cela avec beaucoup d’investissements pour pouvoir rendre les ateliers aux centres de formation proches de la réalité de l’entreprise. Par conséquent, cela sous-entend des investissements et des équipements lourds, mais qui ne pourront jamais atteindre la diversité dont peuvent disposer les entreprises dans un secteur donné». 

 

 

 

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