Depuis sa prise de commande, le 7 octobre 2021, le gouvernement mené par Aziz Akhannouch a mis en avant plusieurs mesures à caractère social. Parmi ces mesures, il faut citer celle concernant la réhabilitation du rôle de l’enseignant pour mettre en place une autre approche de l’école avec des objectifs autres que l’obtention du diplôme sans avoir rien assimilé ni appris, livrant des diplômés incultes et sans bagages.
En effet, un tel changement passe par des mesures qui peuvent changer d’abord la vie des enseignants. C’est dans cet objectif que le RNI propose un salaire de base en début de carrière, de 7.500 DH au lieu de 5.000 DH. Une différence de 2.500 DH qui vaut ce qu’elle vaut, mais elle peut changer la donne à plus d’un égard pour des instituteurs qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, qui vivent à crédit et qui ploient sous des difficultés terribles au quotidien n’ayant plus la tête ni les idées claires pour faire ce qu’ils sont censés faire, à savoir enseigner et prodiguer du savoir.
Cette augmentation de salaire est adossée à une autre exigence qui est la formation continue pour accompagner les enseignants à se recycler et à mettre à jour leurs méthodes de travail et leur savoir-faire, des approches éducatives archaïques, approximatives, contradictoires, avec une baisse terrible du niveau des professeurs qui sont loin d’être compétents pour assurer des cours dignes de ce nom, dans une école marocaine qui pâtit de plusieurs maux, avec en tête, le niveau catastrophique, le manque de formation sérieuse, l’absentéisme, la violence, les drogues et l’abandon scolaire.
Dans ce sens, il faut garder présent à l’esprit que le plus grand chantier qui menace constamment le Maroc, toutes périodes confondues et toutes formations partisanes désignées, c’est celui de l’éducation. Nous entendons par cela, une éducation digne de ce nom. Des écoles avec des enseignants réellement qualifiés, qui sont capables d’apporter du savoir et des connaissances, qui sont capables de former les petits Marocains et de leur faire aimer les études en leur faisant entrevoir un avenir assuré, des enseignants qui pensent aux générations futures et au legs qu’ils doivent laisser.
Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste